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Le FBI pourrait se passer d’Apple pour déchiffrer l’iPhone des terroristes

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Le FBI espère pouvoir casser les protections de l'iPhone 5C du terroriste de la tuerie de San Bernardino et a demandé un report des auditions en cours.

Si la police fédérale américaine arrive à ses fins on pourra s’exclamer : "tout ça pour ça !". Hier, lundi 21 mars, un juge américain a accepté le report de l’audition "Apple VS FBI" à la demande de ce dernier, selon nos confrères de The Verge. A 24h de la procédure qui aurait vu défiler de nombreux pontes d’Apple face aux tribunaux, le Bureau fédéral d’investigation (FBI) a en effet demandé aux autorités judiciaires un délai supplémentaire.

La raison de ce report ? Les experts du FBI semblent sur le point de pouvoir déchiffrer les informations contenues à l’intérieur du téléphone du terroriste responsable de la tuerie de San Bernardino. C’est de l’impossibilité pour les enquêteurs d’accéder aux données chiffrées qu’a démarré une bataille sous forme de feuilleton juridico-médiatique dans lequel Apple, avec le soutien des géants de la sphère technologique, endosse le rôle de "défenseur des libertés individuelles".

Mystérieuse aide extérieure

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Dans la requête de report transmise au tribunal, le FBI explique qu’il n’a jamais cessé de tester "toutes les pistes disponibles pour trouver des méthodes d’accès aux données (du téléphone, ndr)". Si de nombreuses théories soutenaient la théorie de l’aide de la NSA, agence reconnue pour ses capacités de déchiffrement (la NSA embauche des mathématiciens à tour de bras et dispose de ses propres supercalculateurs, ndr), il semblerait que le FBI ait reçu de l’aide "extérieure (aux services du) gouvernement" et semble en bonne voie pour accéder aux informations du téléphone, une opération sensible puisqu’il s’agit d’extraire, déchiffrer et lire des données sans les endommager.

Le DOJ fera tout ce qu’il peut pour déchiffrer le téléphone et, le cas échéant, pour forcer Apple à mettre en place des outils dits de "portes dérobées" (backdoors) pour ne plus avoir ce genre de problèmes à l’avenir. De son côté, Apple n’a pas intérêt à céder, la simple mention d’une possibilité de porte dérobée pouvant permettre à de nombreux gouvernements – dont celui de Chine, second marché d’Apple – de prendre des mesures très restrictives quant à la commercialisation de ses terminaux… ou forcer Apple à y installer les leurs.

Apple veut savoir comment le FBI va s’y prendre

Le sujet est tellement sensible pour Apple qu’aussitôt le report d’audience émis, l’entreprise a commencé à s’interroger sur l’identité de la personne ou de l’entreprise extérieure qui aiderait le FBI. Or, l’arrivée de cette tierce partie est peut-être une bonne chose pour la firme à la pomme. D’un côté, en cas d’échec, si le DOJ souhaite poursuivre la procédure entamée, il semble inévitable qu’il soit forcé de communiquer l’identité de son "héros" masqué. A l'inverse, si le FBI réussit à accéder aux informations, il est peu probable que la procédure imposant l’introduction d’une porte dérobée soit maintenue.

Dans tous les cas, Apple doit être en train de blinder les défenses numériques de ses terminaux. Un supplément de sécurité qui visera autant à protéger ses terminaux des attaques des hackers que des capacités d’écoute de son propre gouvernement. Big Brother, on sait que tu nous regardes…

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