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Cybersécurité

La censure sur Internet s’accentue pour la sixième année consécutive

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Pétitions en ligne, appels à manifester, discussions sur les réseaux sociaux, photos compromettantes pour les dirigeants de certains pays… Deux tiers des internautes mondiaux seraient désormais censurés par les gouvernements.

La liberté d’expression décline pour la sixième année consécutive. C’est ce qui ressort d’un rapport publié par Freedom House qui constate que la liberté d’expression sur le net a diminué encore cette année, pointant notamment les restrictions appliquées par les gouvernements quant à l’accès aux différents réseaux sociaux. L’étude a été menée dans 65 pays, couvrant environ 88% de la population mondiale connectée à Internet (sites, applications, etc.). Ce n’est pas franchement surprenant, mais le rapport désigne la Chine, la Syrie et l’Iran comme les pays les plus censurés par leur gouvernement. L’étude n’inclut visiblement pas la Corée du Nord.

Les outils de messagerie instantanée dans le collimateur

Toujours selon Freedom House, 2016 aurait surtout été une année noire pour les outils de discussion tels que WhatsApp ou Telegram. Cette dernière application a notamment été pointée du doigt pour avoir servi de plateforme de communication pour préparer des attentats perpétrés par des jihadistes. La possibilité de créer des groupes de discussion dont les messages sont chiffrés pose de véritables problèmes aux forces de l’ordre. WhatsApp, de son côté, a été bloqué dans 12 pays cette année, notamment au Bangladesh ou encore en Éthiopie en réponse à des manifestations civiles.

Le "niveau" de liberté des différents pays
Le "niveau" de liberté des différents pays © Freedom House

Freedom House indique également qu’au cours de cette année, 24 gouvernements ont bloqué ou limité l’accès aux réseaux sociaux, contre 15 l’année dernière. Sur les 65 pays étudiés par Freedom, 34 ont vu leurs restrictions s’accentuer en 2016, dont le Brésil ou encore la Turquie qui sont désormais respectivement "partiellement libre" et "non libre" en raison de sévères répressions sur Internet dans ces deux pays. En France, même si le score est en baisse (note 25, où 100 représente une restriction totale et 0 correspond à une liberté totale), nous restons un pays considéré comme libre.

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- © Freedom House

Au travers de ces restrictions, les différents gouvernements entendent bien évidemment lutter contre les outils que les autorités ont beaucoup de mal à contrôler et qui servent aujourd’hui à planifier des attentats. Mais l’autre but est aussi de maîtriser certaines dérives qui portent préjudice au pouvoir en place. Freedom House rappelle qu’en Égypte, un étudiant de 22 ans a été condamné à une peine de 3 ans de prison pour avoir retouché et publié sur Facebook une photo du président Abdel Fattah al-Sisi en lui ajoutant des oreilles de Mickey.

Freedom House présentera son rapport sur la liberté du Net au siège de Washington de Google.