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Testée, une intelligence artificielle obtient le quotient intellectuel… d’un enfant de 4 ans

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Un psychologue américain a soumis une machine à un test standard de QI pour enfant. Résultat ? Elle égale à peine les performances d’un élève de maternelle !

En 1997, Kasparov perd une partie d’échec face à l’ordinateur d’IBM Deep Blue. Une défaite historique pour l’homme, qui s’est habitué depuis à se faire surpasser sur de nombreuses tâches par des machines de plus en plus puissantes. Rassurez-vous, il semblerait que nous gardions l’avantage dans un domaine pour le moment : le quotient intellectuel.

Le MIT Review rapporte en effet que le psychologue Stellan Ohlsson, professeur à l’Université de l’Illinois, a eu l’idée de mesurer le niveau d’intelligence d'un ordinateur. Pas n'importe lequel toutefois, l'élu s'appelle ConceptNet. Ce système d’intelligence artificielle développé par des chercheurs du MIT a dû passer l'épreuve du WISC (Wechsler Intelligence Scale for Children). Et les résultats sont surprenants. Car la machine a obtenu le score d’un enfant de… 4 ans !

Incapable de considérer plusieurs concepts à la fois

Les points forts de ConceptNet : le vocabulaire et les similitudes (la capacité à trouver des ressemblances entre deux concepts). Au niveau de la connaissance générale, il obtient des résultats dans la moyenne. Mais concernant le raisonnement verbal et la compréhension, c’est la catastrophe. Ainsi, lorsqu’on lui demande « Pourquoi les gens se serrent-ils la main ? », l’ordinateur se perd dans la considération de trois concepts à la fois et répond : « Crise d’épilepsie » ! Et à la question « Où peut-on trouver un professeur ? », il est capable d’avancer un énigmatique « piano ».

Ces résultats restent toutefois à nuancer. Ohlsson a utilisé la version 4 de ConcepNet qui date de 2012. C'est vieux. Depuis, l’intelligence artificielle a considérablement progressé sous l’effet du deep learning qui permet à la machine d’apprendre de façon autonome grâce à des systèmes de réseaux neuronaux schématiquement inspirés par le cerveau humain.

Enfin, les questions n’étaient pas directement transposables pour ConceptNet. Il a fallu développer un programme spécifique pour lui. On peut imaginer que des assistants virtuels comme Cortana, Siri ou Google Now seront bientôt capables de comprendre des énoncés formulés en langage naturel. C’est en tous cas l’intention d’Apple qui vient de racheter la start-up VocallQ.

Il serait donc intéressant de faire repasser ce test à une machine évoluée dans quelques mois. Les résultats seraient à coup sûr plus valorisants pour l’ordinateur.

Amélie Charnay