Les imprimantes 3D sont-elles cancérogènes?
Si les nanoparticules sont souvent associées aux moteurs diesel, elles pourraient bien se faire une nouvelle place... dans nos foyers. Cette fois, ce sont les imprimantes 3D qui font office de suspect. Une équipe de chercheurs de l'institut de technologie de l'Illinois (USA) vient de réaliser une étude concernant leurs émissions de particules ultra-fines et de gaz potentiellement nocifs.
Les tests ont été effectués sur cinq modèles d’imprimantes que l’on trouve dans le commerce, avec neuf types de bobines de fil - essentiellement en plastique - servant de matière première pour fabriquer des objets. Et les résultats ne sont pas rassurants.
Des émissions potentiellement novices
En utilisant des bobines de type ABS (parmi les plus vendues), les scientifiques ont observé une émanation importante de styrène, un composé chimique classé comme cancerogène par l’institut américain de la santé. Du caprolactame, un gaz irritant et toxique, est également retrouvé en quantité non négligeable lors de l'impression 3D.
Interrogé par BFMTV.com, le Dr Brent Stephens, qui a dirigé l’étude, partage son inquiétude. “Selon nos analyses, les seuils d’exposition recommandés peuvent être facilement dépassés en utilisant une imprimante 3D dans un petit espace non ventilé”, explique-t-il. Dans le pire scénario prévu par l’expérience, la concentration de styrène pourrait atteindre 150 μg/m3, un chiffre plus de 20 fois supérieur à la concentration moyenne dans les foyers américains.
Des risques à long terme
Sur une longue période, une exposition régulière au styrène peut augmenter le risque de développer un cancer. Pour Brent Stephens, les professionnels comme les particuliers peuvent donc être concernés. Selon lui, il y a actuellement un manque d’information à ce sujet. “Quelques fabricants d’imprimantes 3D intègrent des avertissements. Mais parmi les modèles testés, les mises en garde concernant les émissions de gaz ou de particules étaient insuffisantes. [...] Dans tous les cas, tout le monde ne peut pas contrôler les conditions de ventilation au moment de l’impression 3D”.