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L’équipement high-tech au service du soldat du futur

L'exosquelette Hercule de la société RB3D.

L'exosquelette Hercule de la société RB3D. - 01net.com

Exosquelette, robot mulet ou encore casque pour monitorer l’activité cérébrale, les dernières innovations de l’armée française sont présentées jusqu'au 17 juin sur le salon Eurosatory.

Il n'y a pas que des armes au salon Eurosatory. Entre deux tanks et deux missiles, on trouve aussi du matériel destiné à soulager le soldat au quotidien. C'est le cas de trois projets financés par la DGA (Direction Générale de l'Armement). Ils sont en outre conçus dans une double perspective, c'est-à-dire pour des applications militaires et civiles.

Meegaperf : un casque pour prévenir le stress et l’épuisement

Le casque Meegaperf
Le casque Meegaperf © 01net.com

Meegaperf est un casque EEG (pour électroencéphalographie) de la société Physip. Il mesure l’activité cérébrale de son porteur et en déduit son état de stress et de fatigue. Ce qui fait sa différence par rapport aux dispositifs utilisés dans les établissements médicaux, c’est le recours à seulement deux électrodes contre au moins 16 habituellement. Mais aussi son logiciel d’interprétation capable d’analyser les données de l’utilisateur lorsqu’il est en pleine action. Meegaperf classe ensuite les résultats en quatre niveaux : 0 : état normal, 1 : risque de dégradation, 2 : risque important de dégradation et 3 : rupture imminente.

"L’idée n’est absolument pas de transmettre ces informations à la hiérarchie ou au principal intéressé. Elles sont là pour alimenter un système automatisé", prévient Didier Bazalgette, de la Direction Générale de l’Armement. "Les données sont envoyées par ondes radio à un véhicule, par exemple, pour enclencher un système d’aide au pilotage".

Que ce soit sur le terrain ou lors des entraînements, un tel dispositif permettrait d’optimiser les tâches des soldats et d’anticiper leurs baisses de performance. Meegaperf n’est encore qu’un prototype mais miniaturisé, il sera intégré facilement d’ici deux ou trois ans dans le casque des soldats pour être porté en permanence. Airbus s’est déjà montré intéressé pour le tester sur ses propres pilotes.

Baudet-Rob, le robot sherpa qui suit son maître

Un peu comme un petit chien, le robot Baudet-Rob est capable de suivre ou de précéder son utilisateur que le soldat marche ou coure. Et ce, durant 10 heures de suite maximum.

Le robot Baudet-RoB.
Le robot Baudet-RoB. © 01net.com

Il peut même évoluer à 30 km/h dans le cas où il lui faudrait rester dans le sillage d’un véhicule.

Mais avant tout, il est capable de transporter jusqu'à 100 kilos. Pour le moment, il n’est équipé que d’un télémètre laser à balayage lui permettant de repérer les jambes de son utilisateur et les obstacles qui se présentent sur son chemin. Déjà commercialisé, il se vend entre 15 000 et 20 000 euros pièce.

La SNCF, DHL et des entreprises de maraîchage ont été ses premiers clients. La prochaine version destinée à l’armée, encore au stade du prototype, sera capable de porter 200 kilos et d’identifier son utilisateur grâce à un système de balises radio déjà breveté : le Track Bod. "Et lorsque le groupe de soldats est arrivé sur son lieu de destination, le Baudet-Rob est capable de repartir tout seul au camp de base pour effectuer le ravitaillement des troupes" , ajoute Christophe Debain, chargé de développer les applications du Baudet-Rob pour le laboratoire de l’IRSTEA à Clermont-Ferrand.

Hercule, un exosquelette pour décupler la force du fantassin

L'exosquelette Hercule.
L'exosquelette Hercule. © 01net.com

Nous avions pu tester l’un des premiers prototypes de l’exosquelette Hercule en 2014, projet financé par l’armée depuis 2009. Aujourd’hui, la société RB3D présente sa V4. Entièrement noire, la carapace se présente désormais comme un sac à dos avec des jambes dont on enfile les extrémités comme des sandales. Elle a subi un beau lifting et une cure d’amincissement pour davantage d’efficacité puisqu’elle peut soulever jusqu’à 60 kilos, contre 40 auparavant. Elle ne comporte également plus que deux moteurs et le tout fonctionne toujours de façon électrique. Lorsque que l’on ébauche un geste, l’effort émet une variation de courant sur les actionneurs à câbles mécanisés.

Le grand avantage de cette technologie, c’est l’absence de temps de latence entre le mouvement de l’homme et l’actionnement de la machine. Le robot accompagne ainsi sans à coup les mouvements de l’utilisateur. C’est donc idéal pour évoluer dans des déserts de roches, des sous-bois ou des passages de montagne. Car le problème de toutes les armées aujourd’hui, c’est de parvenir à alléger le paquetage des soldats dans les zones accidentées où les véhicules ne peuvent pas pénétrer. Reste maintenant à tester cette V4 sur le terrain. Pas avant un ou deux ans, nous a-t-on dit chez RB3D.