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Des chercheurs ont créé un drone-insecte qui s’accroche au plafond

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- - Capture YouTube

De la taille d'une pièce de deux euros, il pourrait se rendre dans des zones difficiles d'accès à des fins d'observation ou d'espionnage. Mais pour l'instant, cette technologie n'est qu'au stade expérimental.

Depuis plusieurs années, les chercheurs s’inspirent de plus en plus des insectes pour créer des robots miniatures. Depuis 2012, le laboratoire Microrobotics de l’université Harvard expérimente ainsi avec ses "RoboBees", des drones-insecte de la taille d'une pièce de deux euros et dotés de petites ailes inspirées de la famille des abeilles.

Les chercheurs viennent de pousser leur observation entomologique encore plus loin en leur ajoutant une espèce de tampon autocollant qui leur permet de s'accrocher à presque n'importe quelle surface horizontale: un plafond en bois, une feuille de palmier, une dalle en verre, etc. Ils ont expliqué leur nouvelle expérience dans le magazine Science. Ils ont également publié une vidéo YouTube qui détaille les mouvements de ce nouveau robot miniature.

Quand l'électricité statique entre en jeu

Pour s'agripper de telle sorte, l'engin utilise en fait le principe de l'électricité statique: quand une surface chargée en électrons s'approche d'une autre surface, celle-ci va se charger positivement provoquant une adhésion entre les deux. C'est le même phénomène physique qui, par exemple, fait coller les cheveux sur un ballon de baudruche que l'on vient de frotter.

La difficulté dans cette recherche résidait dans le processus d'accrochage même. Envoyé tel quel vers le plafond, le drone-insecte n'avait aucune chance de rester en place, car il allait rebondir sur la surface. Il fallait donc intégrer une phase de ralentissement permettant à l'engin de se stabiliser juste avant le contact. Pour réussir, le chercheurs se sont directement inspirés des stratégies de vol des abeilles et des papillons.

Moins consommateur en énergie

Pourquoi les RoboBees devraient-ils s'accrocher au plafond? Parce que cela consomme beaucoup moins d'énergie que de rester en vol stationnaire, tout simplement. Le principal usage qu'entrevoient les chercheurs est celui de l'observation. Doté de leur pouvoir autocollant, ces drones-insecte pourraient être envoyés dans des zones difficile d'accès, rester agrippés pendant une certaine période de temps et récolter des informations par l'intermédiaire d'une caméra ou d'un capteur, et cela sans faire de bruit. Les espions pourraient, eux aussi, trouver cet usage très intéressant.

Mais pour l'instant, le RoboBee autocollant n'est qu'au stade expérimental. Ce premier prototype est constamment relié à une source électrique pour pouvoir générer le phénomène électrostatique, ce qui limite évidemment ses mouvements. Interrogés par Mashable, les chercheurs estiment qu'il faudrait encore cinq à dix ans avant que cette technologie ne sorte des laboratoires.