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Comment et pourquoi le Puy du Fou a développé sa propre flotte de drones

Un Neopter, le drone créé et utilisé par le Puy du Fou.

Un Neopter, le drone créé et utilisé par le Puy du Fou. - Puy du fou

Le Parc d’attractions a créé ses aéronefs sans pilote pour agrémenter son spectacle de la Cinéscénie. Une nouvelle génération d’appareils est mise en service cet été. Retour sur une aventure hors norme.

Ils sont invisibles aux yeux des spectateurs la nuit tombée et pourtant ils sont devenus indispensables au bon déroulement du célèbre spectacle la Cinéscénie du Puy du fou. 15 drones Neopter déplacent chaque été des éléments de décors comme par magie et selon une chorégraphie parfaitement réglée comme on peut le voir dans cette vidéo :

Dès 2013 le président du Puy du Fou, Nicolas de Villiers, a l’idée de faire intervenir des drones dans la Cinéscénie. "Nous avions une ouverture de scène hors norme de 23 hectares et je cherchais une technologie capable de faire du ciel un nouvel espace scénique pour utiliser toute cette hauteur et cette profondeur inexploitées", nous confie Nicolas de Villiers.

Un scénario impossible

Le problème, c’est que sur le papier, le projet paraît totalement irréalisable. Les engins doivent voler la nuit, de manière autonome, par tous les temps (y compris vent et pluie) et en présence de 14 000 spectateurs, tout cela étant formellement interdit ! De quoi faire s’étrangler la Direction Générale de l’Aviation. Et pourtant, dès le départ, l’administration accepte d’accompagner l’aventure. Aujourd’hui, les Neopters constituent la seule flotte au monde de drones autorisée à évoluer de façon autonome en présence du public. Il faut dire que la distance de sécurité est fixée à 30 mètres.

Le ballet des Neopters durant la Cinéscénie.
Le ballet des Neopters durant la Cinéscénie. © Puy du Fou

C’est la société nantaise Pixiel qui s’est chargée de développer les appareils et qui continue de les améliorer, mais les brevets appartiennent au Puy du Fou qui a investi trois millions d’euros dans le projet. Chaque Neopter possède 6 moteurs, deux batteries et un GPS. Il décolle et atterrit verticalement comme un hélicoptère, pouvant emporter une charge de 2 kilos jusqu’à 60 mètres de hauteur. "Il était impensable de mobiliser un opérateur pour faire décoller et ensuite piloter chaque drone. Tout devait pouvoir se dérouler de façon autonome et synchronisé", souligne Nicolas de Villiers.

Quinze personnes mobilisées

Au total, une équipe de 15 personnes se relaie, sous la direction d’un directeur de vol, au chevet des Neopters dont la chorégraphie a été déterminée à l’avance. Une fois dans le ciel, ils sont programmés pour ne pas sortir d’un cadre géographique limité. Un directeur d’exploitation scrute en permanence des écrans lui donnant des indications sur l’état des moteurs et des batteries, ainsi que la position des drones. Il peut reprendre le contrôle à tout moment mais le système prévoit de faire atterrir les drones automatiquement en cas d’anomalie.

Le directeur de vol supervise une équipe d'une quinzaine de personnes.
Le directeur de vol supervise une équipe d'une quinzaine de personnes. © Puy du Fou

Depuis le 5 juin, c’est la deuxième version des Neopters qui est entrée en scène au Puy du fou. Plus robuste, plus réactive et plus stable. "Nous cherchons toujours à améliorer notre technologie mais nous commençons maintenant à réfléchir à la commercialiser sous forme de vente ou de location partout dans le monde", évoque Nicolas de Villiers. Pour le moment, les Neopters sont plutôt proposés aux secteurs de l'événementiel et du spectacle vivant. Dommage, les Neopters auraient peut-être pu intéresser Amazon !