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Cette prothèse de bras se contrôle par la pensée

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La Darpa a financé les travaux qui ont mené à la création de cette prothèse d'un nouveau genre. La prochaine étape: rendre aux amputés la sensation du toucher.

L’ Agence américaine des projets de recherche avancés sur la défense (Darpa) ne crée pas que des robots ou des systèmes de radar. Elle se penche aussi sur des projets orientés santé. A l’occasion de sa "journée portes ouvertes", le 11 mai 2016, elle a ainsi présentée "la prothèse de bras la plus avancée actuellement" conçue par le laboratoire de physique appliquée de l’université Johns Hopkins.

Johnny Matheny, qui a perdu son bras gauche à la suite d’un cancer, est le premier à profiter de ce bras artificiel qu’il contrôle grâce à ses nerfs. "Au début, il faut penser assez fort pour réussir chaque mouvement, explique-t-il. Mais maintenant ça me vient naturellement, je n'ai pas même pas à y penser."

Johnny Matheny lors de la journée porte ouverte de la Darpa.
Johnny Matheny lors de la journée porte ouverte de la Darpa. © C. Todd Lopez

Comment fonctionne cette prothèse expérimentale? Elle s'accroche directement sur un socle métallique placé chirurgicalement sur l'os de son bras, sous le coude, là où il a été coupé. J. Matheny la contrôle via des capteurs reprenant les signaux des nerfs et des muscles, qui autrefois allaient jusqu'à l'extrémité de ses doigts.

"Notre objectif, explique le Dr Justin C Sanchez, directeur du bureau des technologies biologiques de la Darpa, était que le patient puisse contrôler ce bras robotisé de la manière la plus naturelle possible." Pour ce faire, J. Matheny a subi quelques opérations pour réorganiser certains de ses muscles de façon à ce qu’il puisse à nouveaux les contrôler et s’en servir pour maîtriser sa prothèse.

Et le responsable de poursuivre en indiquant que la prochaine étape sera de créer une prothèse qui se contrôlera via une interface neuronale. Celle-ci permettra d’activer le bras, ou la jambe artificielle, directement via les signaux électriques du cerveau. Avec ce type de dispositif, on pourrait aussi imaginer que des capteurs placées dans la prothèse renvoient des signaux vers le cerveau pour rendre des "sensations" de toucher.

Le département de la Défense américain a un intérêt évident à financer les recherches sur les prothèses: plus de 1.600 soldats américains ont été amputés pendant les guerres d'Irak et d'Afghanistan, souvent après avoir été touchés par des bombes artisanales placées le long des routes. Ce type de prothèse changerait radicalement leur nouvelle vie.