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Watson, le super-ordinateur d’IBM, se lance dans la musique

Watson, le super-ordinateur d'IBM

Watson, le super-ordinateur d'IBM - IBM

La machine a produit plusieurs morceaux à partir d’un thème imposé. Une performance loin d’être anecdotique puisqu’elle démontre pour la première fois qu’un ordinateur peut être créatif.

Préparer des petits plats, gagner à Jeopardy ou aider à la recherche contre le cancer, le super-ordinateur Watson s’est déjà illustré dans de nombreux domaines. Son nouveau terrain de jeu ? La musique. Les ingénieurs d’IBM qui développent ses programmes ont en effet lancé un nouveau projet : Watson Beat.

Le principe est de lui fournir des musiques composées à l’origine par des hommes et de lui demander de les réinventer en lui donnant juste une orientation esthétique. Démonstration avec Happy Birthday to you, une chanson qui figure dans le domaine public. Les consignes étaient d’en tirer deux versions distinctes sur un mode orientalisant. Résultat, comme vous pouvez l'écouter ci-dessous, les morceaux sont complètement différents alors que les paramètres de base sont exactement les mêmes : 

Cela prouve que Watson a totalement intégré le langage musical et se trouve capable d’improviser sur un thème aussi bien qu’un artiste réel.

Watson a appris la musique comme un enfant

Pour parvenir à ce résultat, le système a été entraîné avec des algorithmes de "deep learning" que l’on appelle aussi "apprentissage profond" en français. C’est un ensemble de méthodes permettant aux machines d'apprendre automatiquement et s'inspirant du fonctionnement des réseaux neuronaux. Ce qui a permis d’apprendre à Watson les accords, les rythmes et toute la théorie musicale comme à un enfant. Des bases techniques dans lesquelles il puise pour improviser.

"Watson peut prendre un morceau de musique, le déconstruire, en tirer la substance, et également y ajouter différents mouvements", a confié au site Motherboard Janani Mukundan, l’ingénieur d’IBM qui pilote le projet. "Il comprend ce qui sonne bien, ce qui sonne mal, la progression d'accords, l'émotion, le rythme. Si vous voulez entendre quelque chose de sinistre et de mystérieux, il sait comment faire", ajoute-t-il.

Jusqu’à maintenant, tous les logiciels qui produisaient de la musique procédaient par imitation, c’est-à-dire en générant de façon aléatoire des motifs puisés dans une base de données d’œuvres déjà existantes. C’est le cas, par exemple de Flow Machines, un programme du chercheur François Pachet dont nous avions pu obtenir une démonstration. Watson Beat fait donc progresser l’intelligence artificielle de façon spectaculaire en prouvant qu’une machine peut développer des capacités créatives à force d’apprentissage.