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Tinder, Happn, Runkeeper : quand les applications nous suivent d’un peu trop près

Des coureurs à New York (2014)

Des coureurs à New York (2014) - CC, BLB07030 (Flickr)

Selon le conseil norvégien des consommateurs, de nombreuses applications ne respecteraient pas la loi européenne sur les données personnelles.

Qu’elles aient vocation à suivre notre activité physique ou à nous proposer des rencontres amoureuses, certaines applications iraient un peu trop loin dans le partage de nos données personnelles. C’est le constat du conseil norvégien des consommateurs (NCC), une agence publique de défense des consommateurs norvégiens, qui a enquêté sur les stars de l’App Store et du Google Store. Et plusieurs d’entre elles ne respecteraient pas les lois européennes sur la vie privée. Parmi les suspects, les applications Tinder, Happn et Runkeeper.

Une utilisation disproportionnée des données

Dans un rapport publié le 10 mai, l'agence norvégienne dénonce des applications qui réclament l’autorisation de tracer nos mouvements de façon disproportionnée par rapport à ce qui est nécessaire pour leur fonctionnement. Par ailleurs, elles utiliseraient nos données personnelles sans aucune limite de temps, tout en les partageant avec les contreparties de leur choix. Enfin, bon nombre d’entre elles s’accordent le droit de mettre à jour leurs conditions d’utilisation sans avertissement préalable.

Les accusations du NCC visent notamment Runkeeper, une application de tracking d’activité utilisée par 33 millions de personnes et rachetée il y a quelques semaines par la marque de sport Asics. Parmi les informations qu’elle collecte, la géolocalisation, mais également les habitudes d’entraînement ou la condition physique de chaque utilisateur. Sauf que l’application continuerait à nous suivre même une fois l’exercice terminé. Les données seraient ensuite vendues à des annonceurs basés aux Etats-Unis, leur permettant de nous envoyer de la publicité toujours plus ciblée. Nos informations personnelles seraient conservées même en cas de clôture du compte.

Trop éloignées pour la justice?

L’organisation norvégienne pointe également du doigt le service de rencontres Happn, déjà mis en cause pour sa gestion des données personnelles. Tinder, une application concurrente de Happn, était également mise sur la banc des accusés en mars. Cette dernière est accusée de s’octroyer le droit d’exploiter indéfiniment les photos, vidéos et conversations de ses utilisateurs.

Mais pour porter l’affaire en justice, les norvégiens risquent de se retrouver face à un problème récurrent, à savoir la localisation des sociétés visées. Les bureaux de Runkeeper se situent par exemple dans le Massachusetts, aux Etats-Unis. De son côté, Tinder est basée à Los Angeles, en Californie. En revanche, Happn est installée à Paris et pourrait être concernée par une plainte. Dans son rapport, le conseil norvégien des consommateurs précise avoir contacté la CNIL à ce sujet.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co