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Stolen!: l’application polémique ferme sur fond de harcèlement

L'application Stolen! permettait d'acheter des profils Twitter, même à l'insu de leurs propriétaires.

L'application Stolen! permettait d'acheter des profils Twitter, même à l'insu de leurs propriétaires. - -

L’application qui permettait d’acheter des profils Twitter sans leur consentement a finalement été fermée par ses fondateurs. Elle avait été pointée du doigt pour harcèlement et non consentement des propriétaires des comptes Twitter concernés.

Six jours en ligne et puis s’en va. L’application Stolen! a été fermée et retirée de l’App Store par ses concepteurs, une manière pour eux de répondre aux polémiques qui l’entouraient depuis son lancement. C’est par un simple tweet que l’éditeur a annoncé sa fermeture.

Lancée publiquement le 8 janvier dernier après une phase de bêta, l’application permettait "d'acheter" les profils Twitter de ses amis, mais aussi de célébrités ou de marques. Purement basée sur la spéculation, elle consistait à dérober aux autres utilisateurs les profils qu’ils avaient achetés en renchérissant sur leurs prix. Lorsqu’on était à cours d’argent, il était alors possible d’en acheter en dépensant des euros sonnants et trébuchants pour des sommes allant de 0,99 à 99,99 euros.

Mais cela se faisait sans le consentement des propriétaires des comptes Twitter, qui voyaient leurs profils affichés dans l’application même s’ils ne l’utilisaient pas. Ils pouvaient ainsi être "achetés" à leur insu, sans savoir que plusieurs personnes spéculaient sur eux.

Certains propriétaires pouvaient éditer les profils qu'ils possédaient de manière désobligeante.
Certains propriétaires pouvaient éditer les profils qu'ils possédaient de manière désobligeante. © Gadgette

Une élue américaine du Massachusetts, Katherine Clark, avait même écrit des lettres à Twitter et Apple pour leur demander de bloquer le service. Elle pointait notamment les harcèlements qui y étaient faits aux femmes et aux personnes de couleur. Lorsqu’on était propriétaire d’un profil dans l’application, il était en effet possible de l’éditer et d’y ajouter des commentaires désobligeants, comme l’a souligné le site américain Gadgette.

D’abord réservée aux profils Twitter "vérifiés" et seulement disponible sur iPhone, l’application a rapidement fait parler d’elle. Certains cherchaient désespérément des invitations pour s’y inscrire ou au contraire les vendaient sur eBay au prix de 35 $.

Dans une interview au site américain The Verge, le cofondateur de l’application, Siqi Chen, explique "vouloir arrêter le préjudice réel ou ressenti causé à des personnes" depuis le lancement de son produit. "Nous n’avons pas passé des heures et des mois en sueur et en larmes pour construire quelque chose que les gens voient de cette façon". Il précise enfin que la société va se remettre à travailler sur un concept différent.