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Google et la Silicon Valley soutiennent Apple contre le FBI

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- - AFP

Depuis que Tim Cook a publié sa lettre ouverte justifiant son refus de débloquer le smartphone d’un terroriste, les signes de soutien se multiplient dans la Silicon Valley. Même le PDG de Google, Sundar Pichai, a fini par appuyer Apple.

La Silicon Valley s’embrase depuis que Tim Cook a publié hier une lettre ouverte où il refuse d’aider le FBI à déchiffrer l’iPhone 5c d’un terroriste de San Bernardino. Les réactions des entreprises de la Tech en faveur de la position d’Apple s'accumulent. Mais on attendait surtout de connaître l’avis de Google qui offre, lui aussi, la possibilité aux utilisateurs d’Android de chiffrer leurs informations.

Il a tardé mais a fini par tomber. Il est porté par la voix de son PDG, Sundar Pichai, qui a tweeté cinq messages à ce sujet. Dans le premier, il qualifie d’ "important" la lettre ouverte de Tim Cook et dans le dernier, il appelle de ses vœux un débat public. Si cette prise de position ne doit pas être minorée, on peut toutefois faire remarquer que Google n'a pas communiqué sous son nom pour soutenir la position de son rival Apple.

"Nous fabriquons des produits sécurisés pour protéger vos informations et nous donnons l'accès aux données aux forces de l’ordre sur ordre juridique. Mais cela est tout à fait différent d'exiger des entreprises que leurs appareils et leurs données soient piratables. Ce serait un précédent inquiétant", écrit notamment Sundar Pichai.

La veille, le lanceur d’alerte Ewdard Snowden avait sévèrement critiqué le silence gardé par Google. "C’est l'affaire technologique la plus importante de la décennie. Garder le silence signifie que Google a choisi son camp, et ce n'est pas celui du public.", écrivait-il.

Le patron de l’application de messagerie WhatsApp Jan Koum, racheté par la société de Mark Zuckerberg, a aussi réagi dans un post publié sur son compte Facebook. Il soutient Tim Cook sans réserve. "Nous ne devons pas permettre à ce dangereux précédent de se produire. Aujourd’hui, notre liberté est en jeu".

Le monde de la Tech n’est pas le seul à s’emparer du débat. Des organisations défendant les libertés individuelles se sont déjà manifestées comme l’American Civil Liberties (ACLU), l’Electronic Frontier Foundation (EFF) et aussi Amnesty International. Sherif Elsayed-Ali, le directeur adjoint du programme Thématiques mondiales au sein d’Amnesty International, a notamment déclaré :

"Passer outre la sécurité du mobile n’exposent pas seulement nos données au risque d'être volées par des criminels, mais menace également la vie privée et la liberté d'expression à une époque où l’on manque de garde-fous pour empêcher que les autorités abusent de leurs pouvoirs de surveillance."

Le débat ne fait que commencer et une question se pose. Apple pourra-t-il défendre et maintenir sa position jusqu'au bout?

Amélie Charnay