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Pokémon Go: si tous les Américains y jouaient, ils vivraient (très) longtemps

Un joueur de Pokemon Go dans les rues de Paris après sa sortie le 24 juillet 2016

Un joueur de Pokemon Go dans les rues de Paris après sa sortie le 24 juillet 2016 - Thomas Samson - AFP

Jouer à Pokémon Go pourrait faire vivre les Américains plusieurs millions d'années supplémentaires. C'est en tout cas ce que démontre une récente étude de la très sérieuse université de Stanford et Microsoft.

Oubliez la Fontaine de jouvence, le Graal et leurs promesses de jeunesse et santé éternelle! Votre salut se trouve dans l'appli Pokémon Go de Niantic. Oui, celle-là même qui fait marcher la Terre entière depuis l'été dernier, à la recherche des petites bestioles inventées par la Pokémon Company.

Car, d'après une étude menée (lien en anglais) conjointement par des chercheurs de l'Université américaine de Stanford et Microsoft, l'application du studio Niantic pourrait avoir la faculté de prolonger la durée de vie cumulée des seuls Américains... de 2.825 millions d'années. Oui, rien que ça. De quoi laisser largement le temps aux "dresseurs" de "tous les attraper [les Pokémons]" comme le scande le slogan du dessin animé.

Le comportement de 32.000 "dresseurs" observé au microscope

Le protocole d'expérimentation des chercheurs est décrit de façon assez complexe dans l'étude. Dans les grandes lignes, le point de départ est une analyse des requêtes faites sur le mot "Pokémon" dans le moteur de recherche Bing de Microsoft. Selon les chercheurs, c'était le meilleur moyen de cibler un panel représentatif de joueurs de Pokémon Go.

Ensuite, toujours selon les spécialistes, pour quantifier l'activité physique induite par l'appli, les données en provenance des accéléromètres se trouvant dans les bracelets Microsoft Band de potentiels joueurs de Pokémon Go étaient les plus fiables. Nombre de pas, poids, taille, sexe, âge, toutes les informations contenues dans les bracelets connectés ont été passées au crible et utilisées.

En tout ce sont 31.793 Américains qui auraient été identifiés comme joueurs plus ou moins assidus et qui ont donc pu servir de panel d'étude.

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- © Stanford University/Microsoft

Dans le détail, depuis le 6 juin dernier, date de sortie de l'appli outre Atlantique, les joueurs américains du panel choisi bougent plus que les personnes témoins ("Control Users") de l'étude. 192 pas par jour pour les moins assidus (le premier graphique ci-dessus) contre 1.473 pour les vrais chasseurs (le second graphique). Soit, tout combiné, plus de 144 milliards de pas fait en plus entre le 6 juin et le 23 août, date de la fin de l'expérience.

Toujours selon les données collectées et en tenant compte du rapport "exercice physique/longévité" moyen ramené au nombre de participants puis, ensuite, extrapolé à tous les joueurs de Pokémon Go, les chercheurs affirment que si chacun d'eux marchait 1.000 pas de plus par jour, tout au long de leur vie, alors tous gagneraient 41.4 jours de vie supplémentaires. Et donc, à eux tous, cumuleraient 2.825 millions d'année de longévité.

Les jeux comme Pokémon Go, plus efficaces que les applis dédiées au sport?

Dans le cadre de l'étude, les chercheurs ont également introduit plusieurs applications dédiées au sport (A, B, C, D dans le graphique ci-dessous mais non détaillé) pour en comparer les données avec celles recueillies par le protocole expérimental.

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- © Stanford University/Microsoft

Premier constat des chercheurs, les applis de sport se révèlent plus efficaces sur ceux qui pratiquent déjà une activité physique. Ou, à défaut, qui ont été sensibilisés sur la nécessité de faire un minimum d'exercice pour rester en bonne santé. Un panel qui marchait plus que les joueurs de Pokémon Go avant la sortie de ce dernier.

Second constat, ces applis ne seraient qu'un énième moyen de motivation mais pas véritablement prescriptrice de l'effort. Troisième et dernier constat, sur la durée, les applis de sport n'auraient pas enregistré une augmentation du nombre de pas effectués aussi importante que celle observée sur le panel de joueurs les plus mordus de Pokémon Go (Pokémon Go Users w. 10+ exp. queries sur le graphique).

Les conclusions de l'étude sont multiples mais la plus intéressante recommande d'aider le développement de jeux comme celui de Niantic et, surtout, faire en sorte qu'ils soient largement adoptés par le plus grand nombre. Et ce afin de trouver un moyen plus amusant (ou détourné?) de faire faire de l'exercice à ceux qui n'en font pas assez. L'Amérique aurait-elle trouvé en Pokémon Go -et ses futurs dérivés- un premier élément de lutte contre l'obésité croissante de sa population?

Sources :
CNBC et Stanford University