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Cette intelligence artificielle va donner du fil à retordre aux joueurs de Doom

L'IA fait un massacre en plein deathmatch, au cours duquel tous les adversaires s'affrontent les uns les autres.

L'IA fait un massacre en plein deathmatch, au cours duquel tous les adversaires s'affrontent les uns les autres. - Vidéo YouTube - Devendra Chaplot

Deux étudiants ont créé une intelligence artificielle qui a appris à jouer comme un humain et est désormais capable de battre à plate couture les joueurs de chair et de sang.

On dira ce qu’on veut de la victoire d’AlphaGo sur l’homme, mais la domination de l’intelligence artificielle paraissait bien lointaine. Et puis, tout à coup, Skynet semble à portée de main, tangible, effroyablement proche. Deux étudiants de la prestigieuse Carnegie Mellon University ont conçu une IA capable de battre des joueurs humains au légendaire Doom !

Il aura fallu environ quatre mois à Guillaume Lample et Devendra Singh Chaplot pour créer un programme capable de jouer à Doom. Le logiciel a ensuite subi l’épreuve du feu lors de la VizDoom, une compétition pour les intelligences artificielles consacrées à ce jeu. Leur programme s’est classé deuxième de cette rencontre, bien qu’il ait battu des humains.

Apprendre comme un humain

Une seconde place décevante ? Pas vraiment, quand on sait que cette intelligence artificielle a appris à jouer comme n’importe quel joueur... humain. Ses concepteurs ne lui ont en effet pas fourni un accès aux ensembles de commandes générés par Doom, mais seulement ce qui s’affiche à l’écran. Leur programme a donc appris à jouer en comprenant peu à peu ce qui se déroulait dans le jeu puis en réagissant en conséquence. Quelque chose apparaît à l’écran, l’IA identifie un monstre ou un Space Marine, se place dans l’axe et décide d’agir au bon moment et à la bonne portée.

Contrairement à la majorité des applications d'intelligence artificielle, comme c'était le cas pour AlphaGo de Deepmind, l'IA des deux chercheurs ne connaît pas l'intégralité de l'état de son environnement avant de prendre une décision. Autrement dit, elle ne sait pas quels coups ont été joués, où sont ses adversaires, etc. Elle s'adapte au fur et à mesure de ce qui arrive pour fournir un résultat optimal entre ses deux capacités qu'elle a appris à maîtriser : se déplacer dans un niveau et collecter des bonus et munitions d'une part... et tuer des ennemis dès qu'ils entrent dans son champ de vision d'autre part.

Un futur où tout sera plus compliqué pour les joueurs

Guillaume Lample et Devendra Singh Chaplot indiquent d’ailleurs que leur création est non seulement capable de tirer la première, mais également d’esquiver…

Pour l’heure Doom, qui est tout de même sorti en 1993, est le jeu le plus complexe qu’une intelligence artificielle de ce genre peut appréhender et affronter. Mais les deux développeurs ont déjà annoncé qu’ils vont s’atteler à un autre mythe du FPS (jeu de tir à la première personne), Quake. Sorti trois ans plus tard, en 1996, le titre est bien plus complexe graphiquement parlant, avec des rendus 3D plus aboutis et surtout l’arrivée du freelook, nom donné à la possibilité de déplacer la souris dans l’espace pour regarder ses pieds ou le ciel, si on le souhaite.

Ces travaux ne vont peut-être pas amener directement à l’éradication de la race humaine sur Terre. En revanche, dans les jeux vidéo, la tâche des gamers pourrait se compliquer sérieusement avec des intelligences artificielles de plus en plus réactives et capables de s’adapter. La fin du monde n’est pas pour demain, mais les jours des FPS à la Duck Hunt sont peut-être bien comptés...