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Un ponte de Google veut améliorer notre cerveau avec des nanorobots

Le directeur de l’ingénierie chez Google Ray Kurzweil

Le directeur de l’ingénierie chez Google Ray Kurzweil - -

Le visionnaire Ray Kurzweil veut nous rapprocher du divin en boostant nos neurones avec de l’intelligence artificielle. Une technologie qui, par ailleurs, ne va pas créer selon lui un chômage de masse, mais de multiples opportunités sur le marché de l’emploi. Quel optimisme !

Ray Kurzweil, futurologue et directeur de l’ingénierie chez Google, veut faire de nous des demi-dieux. A l’occasion d’une récente conférence en Californie, il a expliqué que les progrès dans l’intelligence artificielle allaient nous permettre « d’atteindre de nouveaux niveaux d’abstraction » et de connecter nos cerveaux directement au cloud pour profiter de la capacité de calcul de milliers de serveurs. « Au fur et à mesure que nous évoluons, nous nous rapprochons de Dieu. L’évolution est un processus spirituel. Il y a de la beauté, de l’amour, de la créativité et de l’intelligence dans le monde – et tout ceci vient du néocortex. Nous allons étendre le néocortex cérébral et devenir plus divins », assure-t-il.

Comment cette « extension de l’humain » va-t-elle se dérouler? C’est simple : grâce à des nanorobots basés sur des brins d’ADN. Ils se déplaceront dans notre tissu cérébral et donneront un coup de fouet à nos neurones qui, empêtrés dans leur réalité biologique, ont du mal à évoluer rapidement. Ce n’est pas la première fois que le pape du transhumanisme Ray Kurzweil propage cette idée. Il l’avait déjà exposée en juin dernier. Il avait alors estimé que les humains deviendraient des cyborgs d’ici à 2030.

Ray Kurzweil a également profité de cette conférence en Californie pour donner son avis sur le marché de l’emploi. En effet, les récents progrès dans l’intelligence artificielle commencent à créer un malaise dans la société, en raison de l’automatisation d’un nombre toujours plus grand d’emplois. Certains craignent, par conséquent, que l’intelligence artificielle et la robotisation génèrent un chômage de masse.

Mais le futurologue balaye cette appréhension d’un revers de main. Selon lui, les révolutions technologiques ont toujours fini par créer plus d’emplois que d’en détruire. « Aujourd’hui, 65 % des emplois aux Etats-Unis sont liés à l’analyse et la gestion d’information. Ces emplois n’existaient pas il y a 25 ans », souligne-t-il. « Le problème, d’un point de vue politique, c’est que l’on ne sait pas encore à quoi vont ressembler nos futurs emplois », ajoute-t-il.

Mais tout le monde ne partage pas cet optimisme. Dans « Le Deuxième Âge de la Machine », qui vient de paraître en français, les chercheurs américains Erol Brynjolfsson et Andrew McAfee estiment que les progrès de l’intelligence artificielle sont trop rapides pour que la société puisse d’adapter. Ils pensent par ailleurs qu’ils vont exacerber les inégalités entre les couches sociales, avec à la clé une caste de super-riches d'un côté... et les pauvres de l'autre. Toutefois, MM. Brynjolfsson et McAfee n'ont pas pris en considération les nanorobots cérébraux vantés par Kurzweil, qui permettraient de s’adapter plus rapidement...

Gilbert Kallenborn