Tech&Co
Vie numérique

"Soutien au bijoutier de Nice": la page Facebook parodiée

Les pages parodiques se multiplient sur Facebook.

Les pages parodiques se multiplient sur Facebook. - -

Les internautes qui ne souhaitent pas faire partie des 1,6 million de soutiens au bijoutier accusé d'avoir tué un braqueur peuvent toujours s'abonner à d'autres pages parodiques...

C'est devenu un véritable phénomène sur les réseaux sociaux. 1,6 million de personnes se sont abonnées à la page Facebook de soutien au bijoutier de Nice mis en examen pour "homicide volontaire" après avoir abattu l'un des deux malfaiteurs qui venaient de braquer sa boutique. Une page qui a suscité l'étonnement (et les doutes) des spécialistes du web avec une croissance exponentielle de sa viralité.

Au-delà de la bataille des chiffres et des likes achetés ou non, un autre signe ne trompe pas concernant "ce phénomène inédit": la page fait l'objet de nombreux détournements qui eux-mêmes prospèrent. Revue de web.

"Soutien au lapin qui a tué un chasseur"

-
- © -

Première parodie notable, apparue dès ce week-end, la page "Soutien au lapin qui a tué un chasseur" a connu le succès dès sa création. Et pas seulement chez les fans de Chantal Goya... La page compte 252.190 abonnés ce mercredi. Avec un habile relais sur Twitter via le compte @SoutienAuLapin et le hashtag correspondant #SoutienAuLapin.

Le créateur a repris les codes de la page originale en affichant en bandeau un montage maladroit affichant le nombre de soutiens. Et un "Merci".

Le but de cette page: "Soutenir ce lapin qui ne faisait que son travail". Une expression qui n'est pas sans rappeler les arguments des soutiens au bijoutier de Nice qui n'aurait fait que défendre sa boutique en abattant le braqueur.

Autre clin d'oeil dans les publications. "L'achat de 'Like' c'est pour les faibles, pas pour nous", au moment de passer les 220.000 abonnés. Mais le créateur (non-identifié) prévient: "Je tiens à dire que cette page n'est pas un pied-de-nez à la mobilisation pour le bijoutier, c'est juste un petit trait d'humour sur l'actu du moment, je pense qu'il vaut mieux en rire que s'en foutre!"


Publication de Soutien au lapin qui a tué un chasseur.

"Soutien au coiffeur de Karim Benzema"

-
- © -

La déclinaison footballistique du "mème" du moment compte 5170 "likes". La page "Soutien au coiffeur de Karim Benzema" a été créée "parce qu'il le vaut bien" et moque gentiment les coupes de cheveux improbables du footballeur.


Publication de Soutien au coiffeur de Karim Benzéma.

"Soutien à Emile Louis"

-
- © -

Plus trash, une autre page recueille ce mercredi midi environ 12.000 soutiens. Intitulée "Soutien à Émile Louis", elle est sous-titrée "les bijoutiers n'ont pas le monopole de la légitime défense" et indique "soutenons ce chauffeur d'autobus qui ne faisait que son travail" arborant une photo du tueur en série condamné pour les meurtres des "Disparues de l'Yonne".

Le créateur moque également la polémique sur le nombre de "likes" de la page de soutien au bijoutier de Nice. "Comment on fait pour acheter des likes? C'est pour un ami d'un ami", demande-t-il au milieu d'un flots de blagues toutes plus cyniques et noires les unes que les autres.

Une déclinaison à l'infini de "Soutien à..."

Beaucoup moins populaire, une page Facebook entend défendre les intérêts du "scooter et des bijoux du bijoutier" de Nice, "qui n'ont rien demandé", ou celle de "soutien au bijoutier qui perd ses cheveux", parce que, dit le créateur, "la calvitie, c'est injuste".

-
- © -

Le running gag a continué tout le week-end et en début de semaine. De nombreuses pages Facebook ont été créées en référence à des faits divers ou des affaires d'actualité. A chaque fois en soutien aux personnes mises en cause ou poursuivies par la justice et moquant les prises de position des soutiens du bijoutier de Nice. Pas toujours du meilleur goût...

Dernière née, la "Page de non soutien au maire de Croix" prend le contre-pied de la page originelle, en apportant son soutien aux communautés rom et tzigane pointées du doigt par Régis Cauche, maire de Croix, qui a affirmé qu'il n'hésiterait pas à soutenir l'un de ses administrés si ce dernier commettait "l'irréparable" à l'encontre d'un Rom expulsé du campement voisin de sa commune.

V.D.