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Polémique autour du statut de la Palestine sur Google Maps

La Palestine n'est pas mentionnée sur Google Maps.

La Palestine n'est pas mentionnée sur Google Maps. - Google Maps

La rumeur qui voulait que le nom "Palestine" ait été supprimé de Google Maps était fausse : il n’y a jamais figuré. Un débat qui a le mérite de relancer le débat sur la neutralité de ce type de service.

"Mettez la Palestine sur votre carte !". Une pétition réclamant la mention du mot Palestine sur Google Maps engrange à ce jour plus de 310 000 signatures. Lancée il y a cinq mois, elle était en passe de s’essouffler. Mais elle vient d’être relancée sur un malentendu.

Le 3 août dernier, un communiqué du forum des journalistes palestiniens affirme que Google aurait supprimé subrepticement le mot Palestine de son service de cartographie le 25 juillet. C’est faux, mais l’information est reprise par de nombreux sites et provoque un tollé sur les réseaux sociaux. Les Twittos s’enflamment et partagent le hashtag #PalestineisHere comme dans le message ci-dessous :

Google met rapidement les choses au clair : Maps n’a jamais fait mention du nom Palestine, comme l’a expliqué une porte-parole du géant américain au site The Daily Dot. Un bug aurait cependant fait disparaître les mentions Gaza et Cisjordanie. Gaza a depuis réapparu mais pas Cisjordanie.

L’affaire a le mérite de poser la question de la neutralité de ce type de service. Est-ce que ne pas mentionner la Palestine, c’est choisir de ne pas reconnaître l’existence de cet Etat ? Pas si simple. Membre de la Cour pénale internationale et de l'UNESCO, reconnue par 136 Etats dans le monde, ainsi que le Vatican, la Palestine n'est que membre observateur de l'ONU. Or Google se base justement sur la liste des Etats membres de l'organisation pour établir ses cartes.

Par ailleurs, Maps marque bien les frontières de la Palestine et le mot clef est indexé dans son moteur, ce qui permet d'afficher le territoire lorsqu'on le recherche. La Palestine existe donc bien sur Google Maps... mais pas son nom. On peut donc y voir une façon pour le géant américain de ne pas prendre parti.

Ajoutons, par ailleurs, que ce n'est pas la première fois que les services de Google se retrouvent au beau milieu du conflit israélo-palestinien. En 2013, le moteur de recherche avait ouvert un Google.ps et donc intégré le suffixe internet de la Palestine. Ce qui avait à l'époque provoqué la colère du gouvernement israélien, furieux de voir le géant de la recherche reconnaître ainsi implicitement l'Etat de Palestine.