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OpenAI: Musk veut l’intelligence artificielle au service de tous

Elon Musk, le patron de Tesla et Space X

Elon Musk, le patron de Tesla et Space X - JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

L’homme d’affaires Elon Musk lance un organisme à but non lucratif dédié à la recherche en intelligence artificielle qui produira des brevets open source.

Signataire d’une lettre ouverte contre les robots tueurs et critique récurrent du dévoiement supposé de l'intelligence artificielle, Elon Musk crée OpenAI. Un centre de recherche à but non lucratif à première vue humaniste. "Notre objectif est de faire progresser l’intelligence numérique de façon à ce qu'elle profite à l'ensemble de l’humanité, sans contrainte de rentabilité", affirme le site officiel. Avoir "un impact humain positif" et "rendre l’intelligence artificielle accessible au plus grand nombre", sont les deux mots d’ordre d’OpenAI, qui prédit qu'une intelligence artificielle de niveau humain finira par arriver tôt ou tard.

Un milliard de dollars pour commencer...

Pour s'assurer d'atteindre ses objectifs, l’institution est dotée d’emblée d’un fonds d'un milliard de dollars récoltés auprès d’Elon Musk et de figures de la Silicon Valley comme Peter Thiel (PayPal) ou de géants du Web tels qu'Amazon, Facebook ou encore Alphabet. Le conseil d’administration est codirigé par Musk et Sam Altman, principalement connu du grand public pour avoir financé Reddit. 
Si OpenAI ne dépensera qu'une toute petite fraction de ce pactole les premières années, ce milliard de dollars "va avoir un impact énorme", prédit Normal Winarsky, chargé de cours à l'université de Stanford et cofondateur de Siri, la société rachetée en 2010 par Apple pour créer son assistant personnel. Siri était issu d'un projet gouvernemental financé à hauteur de 150 millions de dollars sur cinq ans. On imagine ce qu'un milliard peut donc donner en termes d'avancée technologique.

Une intelligence artificielle généraliste

L’équipe de recherche est pilotée par Illya Sutskever, un transfuge de Google et expert en machine learning. Le poste de directeur technique est dévolu à Greg Brockman, ancien de la société de système de paiement Stripe. Les chercheurs seront encouragés à publier leurs résultats, à communiquer via des blogs, à publier leur code et leurs brevets en open source.

Tout en reconnaissant les progrès fulgurants réalisés grâce au développement du deep learning, OpenAI considère que les systèmes d’intelligence artificielle ont des capacités encore trop étroites et compartimentées, dévolus à des tâches bien spécifiques comme la traduction, la reconnaissance vocale ou d’images.

Ce que souhaite à l'inverse Elon Musk, comme il l'a confié au New-York Times, c'est développer une intelligence artificielle généraliste capable de faire en sorte que les ordinateurs soient "créatifs, rêvent et expérimentent le monde". Comme les hommes. Car le jour viendra où l’intelligence artificielle égalera notre intelligence.

Mieux vaut donc anticiper cette situation et en contrôler les effets plutôt que de la subir le jour où elle arrivera. L’idée étant d’augmenter l’homme plutôt que de le remplacer. Vaste programme qui n'est pas sans rappeler la philosophie du courant transhumaniste très critiquée pour des raisons éthiques et le fait notamment de rabaisser le corps humain au niveau d'un simple produit à upgrader.

AC