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Google condamné pour diffamation sur des mots associés à un nom

La justice française a condamné Google pour diffamation après la plainte d'un homme dont le nom était accolé aux mots "viol", "condamné" ou "prison" dans les suggestions de recherche du moteur sur internet. /Photo d'archives/REUTERS/Mike Blake

La justice française a condamné Google pour diffamation après la plainte d'un homme dont le nom était accolé aux mots "viol", "condamné" ou "prison" dans les suggestions de recherche du moteur sur internet. /Photo d'archives/REUTERS/Mike Blake - -

PARIS (Reuters) - La justice française a condamné Google pour diffamation après la plainte d'un homme dont le nom était accolé aux mots "viol",...

PARIS (Reuters) - La justice française a condamné Google pour diffamation après la plainte d'un homme dont le nom était accolé aux mots "viol", "condamné" ou "prison" dans les suggestions de recherche du moteur sur internet.

L'information, que rapporte samedi lemonde.fr et le site spécialisé dans les questions juridiques legalis.net, a été confirmée à Reuters par une porte-parole de Google France.

Le plaignant, dont l'anonymat est préservé, avait attaqué Google en raison du caractère diffamatoire, selon lui, des propositions faites aux internautes par les outils "Google Suggest" et "Recherches associées" lors de recherches avec son prénom et son nom.

Les mots "viol", "condamné", "sataniste", "prison" et "violeur" étaient ainsi accolés au nom de cette personne, dont l'identité n'est précisée par aucune source, et qui avait été condamné en février à trois années de prison avec sursis pour corruption de mineure.

La 17e chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris a condamné Google Inc. et son P-DG Eric Schmidt, en sa qualité de directeur de la publication, pour "diffamation publique envers un particulier".

La justice a ordonné la suppression des suggestions concernées par la plainte et condamné Google à verser un euro de dommages et intérêts au plaignant, ainsi que 5.000 euros au titre des frais de procédure.

"Nous avons l'intention de faire appel de cette décision", a déclaré à Reuters une porte-parole de Google, expliquant que le géant américain de l'internet ne gérait pas lui-même les termes suggérés.

"Google Suggest est une agrégation des requêtes les plus populaires, basée sur les requêtes passées effectuées par les internautes", a-t-elle fait valoir.

"Lorsque vous cliquez sur ces requêtes, la plupart du temps, elles renvoient vers des sites d'actualité et des articles de presse, ce qui peut expliquer leur popularité", donc leur arrivée en tête des suggestions, a-t-elle ajouté.

Google est dans le collimateur de plusieurs pays sur la question du respect de la vie privée dans le cadre de son projet "Street View". Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont lancé des enquêtes et l'Allemagne a prévenu en août qu'elle serait très attentive au droit de chacun à faire retirer l'image de son domicile.

Nicholas Vinocur et Grégory Blachier