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Faux sites boursiers et arnaques: enquête sur les faussaires du net

Ce site demande à l'internaute de payer une amende à l'Hadopi. Mais il s'agit en réalité d'un site de faussaires.

Ce site demande à l'internaute de payer une amende à l'Hadopi. Mais il s'agit en réalité d'un site de faussaires. - BFMTV

De faux sites internet réussissent à escroquer des internautes, jusqu'à 100.000 euros par victime. Ces réseaux, qui officient depuis l'étranger, recrutent ouvertement sur des sites comme Twitter.

Une loterie au gros lot alléchant, un site d'investissement boursier au revenu assuré ou des offres de prêt à des taux imbattables: en ligne, les arnaqueurs multiplient les accroches pour soutirer de l'argent aux internautes.

Camilla Pariso, de l'association Aven Europe, vient en aide aux gens qui se sont fait escroquer. Elle explique aux journalistes de Grand Angle que des internautes ayant perdu plus de 100.000 euros la contactent "tous les jours". Et, selon elle, "les sommes deviennent de plus en plus importantes".

Une retraitée perd 58.750 euros en 11 mois

Son association a été créée pour aider les victimes des escroqueries nigérianes. Mais aujourd'hui, les arnaqueurs se font plus subtils. Elle conseille désormais aux victimes de disparaître complètement d'internet pendant "au moins six ou sept mois", sous peine d'être à nouveau escroqué.

Jeanine en a fait les frais: cette retraitée a versé "58.750 euros, du 1er septembre au 30 juillet 2012". Dans un premier temps, elle a versé des sommes importantes à un site boursier. Ayant perdu toutes ses économies, elle a cherché de l'aide en ligne... Et a été victime d'une deuxième escroquerie, quand un site de prêt lui a demandé un premier versement de 6.500 euros pour ouvrir son compte.

Des petites annonces pour devenir arnaqueur

Selon elle, tous les mails sont "très bien rédigés, sans fautes de français", et les responsables sont "des gens très présents qui envoient des mails plusieurs fois par jour." Et pour cause: les escrocs sont désormais des professionnels, puisque la police trouve même des petites annonces sur Twitter recrutant des "commerciaux" pour des sites d'arnaqueurs.

Jean-Marc Souvira, de la Direction centrale de la police judiciaire, dresse le profil type de l'arnaqueur: "Ce sont des jeunes qui ont une vingtaine d'années qui rêvent d'une vie facile, pas regardant sur le métier qu'ils vont faire." Les réseaux sont pour la plupart basés en Israël, et engagent des gens vivant hors de France, hors de portée de la police.

Certains s'attaquent même aux grandes entreprises, grâce à "l'arnaque du président". En se faisant passer pour un dirigeant, ils appellent un subalterne et lui demande de faire un virement de façon urgente et anonyme. L'arnaque aurait coûté 250 millions d'euros aux entreprises françaises.

J.S avec Baptiste Besson