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Facebook s'engage contre les discours haineux

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- - cc Geralt

Facebook a décidé de donner plus d'outils, de méthode mais aussi de la visibilité aux associations qui luttent contre l'extrémisme en ligne et les discriminations.

Pour Facebook, la censure n’est pas la meilleure solution à mettre en œuvre pour lutter contre les discours haineux et l’extrémisme en ligne, sauf lorsque les contenus sont illégaux. Le réseau social préfère développer le contre-discours. Pour cela, il annonce en ce début mars 2017 le lancement de trois nouvelles initiatives en France.

Le but du contre-discours, ont expliqué les représentants du réseau social lors de la présentation de ces différentes actions, est de défier, déconstruire ou discréditer les propos négatifs voire dangereux en usant d’arguments logiques ou factuels. Des discours positifs qui peuvent très bien s’appuyer sur l’humour ou même la satyre pour toucher le plus grand nombre de personnes.

Un programme né en Allemagne

Pour mettre en place cette stratégie, le réseau social lance donc en France, en coopération avec plusieurs institutions européennes, l’Online Civil Courage Initiative (OCCI). Ce programme a vu le jour il y a un an en Allemagne où le réseau social avait fait face à de sérieuses critiques sur son manque d'implication contre les discours de haine. 

L’OCCI a trois missions: offrir un soutien financier et promotionnel aux associations et ONG menant des campagnes de sensibilisation en ligne, encourager la recherche universitaire pour mieux appréhender l’impact du contre-discours et enfin accompagner les acteurs de terrain dans la conception et la mise en œuvre de leurs actions via une assistance en ligne et des ateliers.

En novembre dernier, différentes campagnes ont ainsi été imaginées lors de premières rencontres entre plusieurs associations et Facebook. L’une d’elle était une vidéo dessinée à la main d’une jeune fille, Nadia, qui racontait comment les préjugés des gens définissaient son avenir à sa place. Une autre se servait de tweets publics pour contester l’idée que la société française doit aider les sans-abri avant les réfugiés.

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- © OCCI

Avec l'OCCI, le réseau social va travailler avec plus de 80 associations dont 24 en France.

Mais le travail de l’OCCI ne s’arrête pas là. Elle souhaite également inciter les internautes à évoquer en ligne leur propre histoire ou leurs idées pour lutter contre l’extrémisme et les discours de haine, indique-t-on chez Facebook. Car les mots sont plus forts quand ils sont prononcés par des personnes proches de celles qui les reçoivent. 

Pousser les jeunes à réfléchir et à agir

Deuxième volet de l’engagement du réseau social, le déploiement du programme "Peer 2 Peer: Challenge Extremism" dans des établissements d’enseignement supérieur français. Les premiers à participer à cette initiative sont Sciences Po, l’Essec et l’American University of Paris. Les étudiants vont y développer des campagnes de lutte contre les idéologies extrémistes ou la propagande qu'ils publieront sur les réseaux sociaux.

Enfin, la Fondation de France et Facebook s’associent pour aider le jeune public à faire preuve de plus de discernement sur ce qu’il trouve sur Internet. L’un des premiers projets soutenus est mené par l’organisation Zone d’expression prioritaire: elle va mener des ateliers d’écriture, de production de vidéos, photos et sons, et de création de médias pour aider des jeunes de 15 à 25 ans à mieux appréhender l’information.

Grâce à ces trois initiatives, la firme de Menlo Park espère que le discours positif se fera une plus large place sur le réseau social.