Tech&Co
Vie numérique

Facebook : les utilisateurs d'Oculus sont pris au piège du suivi publicitaire

-

- - -

Grâce à son casque de réalité virtuelle, la firme va pouvoir collecter automatiquement les mouvements et l’apparence de ses utilisateurs. Et mieux analyser, par exemple, leurs réactions face à des publicités. Malin.

Oculus va collecter automatiquement des informations sur ses utilisateurs. Ce n’est pas une surprise, Facebook nous ayant habitué à traquer ses utilisateurs partout sur le Web, y compris hors de ses sites. Mais cette technique pourrait bien prendre une nouvelle dimension encore plus intrusive avec les casques de réalité virtuelle. A l’occasion du lancement commercial d’Oculus la semaine dernière, de nouvelles conditions générales d’utilisation ont été présentées. Elles renvoient vers une politique de confidentialité passée un peu inaperçue lors de sa présentation au mois de février dernier. Pourtant, elle a de quoi interpeller les lecteurs attentifs.

Comment ça marche ?

Oculus s’utilise avec un logiciel à installer sur son ordinateur. Et ce soft crée un processus envoyant constamment des mises à jour sur les serveurs de Facebook, l’idée étant de détecter lorsque l’utilisateur du casque est actif pour pouvoir lancer automatiquement Oculus Home. Mais c’est aussi grâce à ce système que des données sont collectées.

Que fait Oculus ?

Le casque de réalité virtuelle se sert de cette base de données pour faire fonctionner ses services, améliorer son écosystème, communiquer avec ses utilisateurs, personnaliser leur expérience, ou encore apporter un support technique. Vient alors enfin le point qui fâche le plus : "Nous utilisons les informations que nous recueillons pour envoyer des messages promotionnels". Pas de doute possible, Oculus accumule des informations sur ses utilisateurs pour les cibler commercialement.

Quelles sont les informations collectées ?

"Nous collectons automatiquement des informations lorsque vous utilisez nos services", apprend-on en préambule. Les données concernent la façon dont les gens utilisent les services, mais aussi leur type de navigateur, leur matériel informatique, leur adresse IP et certains identifiants. Jusque-là tout va bien. Mais Oculus précise aussi collecter de la data sur les applications et contenus tiers.

Enfin, la société croise ses informations avec celles d’autres sociétés du groupe, comme le réseau social Facebook, lnstagram et la messagerie What’sApp, ainsi que d’autres sources tierces publiques ou privées. On s'y attendait.

Plus surprenant, la société cherche également à vérifier l’emplacement des utilisateurs via le GPS de leur mobile, par exemple. En outre, et c’est beaucoup plus problématique, Oculus précise recueillir des informations sur les "mouvements physiques" des possesseurs du casque, ainsi que leurs proportions. Ce qui veut dire que votre aspect physique et votre comportement peuvent être analysés a posteriori.

Cela peut servir à améliorer le casque et ses contenus mais aussi à vous traquer encore davantage au niveau publicitaire. Etes-vous en surpoids ? Avez-vous l'habitude de boire ou de manger pendant que vous utilisez Oculus ? Encore plus grave, les réactions et sentiments que vous laissez transparaître seront aussi capturés. Ce pourrait être le cas pour une publicité qui vous agace et que vous voulez zapper, par exemple. Ou, à l’inverse, lorsque vous appréciez une annonce. Une vraie mine d’or pour les annonceurs.

Amélie Charnay