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Face au FBI, Apple reçoit l’aide de Google, Microsoft et Facebook

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- - CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AF

Apple a déposé une demande d'annulation de l'ordonnance qui l'oblige à aider le FBI à pirater l'iPhone 5c d'un terroriste. Google, Microsoft, Facebook et Twitter comptent l'aider dans cette action juridique.

Le bras de fer entre Apple et le FBI gagne en intensité. Dans la perspective du procès à venir, plusieurs géants high-tech ont déclaré qu’ils souhaitaient assister Apple sous la forme d’un "amicus brief", c'est-à-dire d'une expertise commune qui serait présentée au tribunal et qui viendrait renforcer l'argumentation de la firme de Cupertino. Selon Re/Code, Microsoft, Google, Facebook et Twitter figurent d'ores et déjà parmi les soutiens. D'autres pourraient se rallier.

Hier, Apple a déposé officiellement une demande d'annulation de l'ordonnance du tribunal qui le somme d'aider le FBI à pirater l'iPhone 5c du terroriste de San Bernardino. Pour justifier leur demande, les avocats de la firme présentent plusieurs arguments. D'une part, ils estiment que l'ordonnance va à l'encontre des 1er et 5ème amendements de la constitution des Etats-Unis, qui font référence respectivement à la liberté d'expression et à la protection contre les abus de l'autorité gouvernementale.

Apple suggère de faire appel à la NSA

Les avocats pensent par ailleurs que la base légale de l'ordonnance est caduque. Celle-ci s'appuie sur une loi du 19e siècle intitulée "All Writs Act" qui permet à un juge de demander l'assistance d'un tiers. Mais Apple estime que les conditions d'application de cette loi ne sont pas réunies. Le gouvernement n'aurait notamment pas démontré que l'assistance d'Apple était réellement nécessaire à la résolution de cette affaire, dans la mesure où il aurait pu faire appel à "d'autres agences fédérales" pour résoudre ce problème technique, ce qu'il n'a apparemment pas été fait. En d'autres termes, Apple suggère au FBI de d'abord aller voir les hackers de la NSA avant de faire appel à ses ingénieurs !

Au passage, Apple fait une évaluation de l'effort que représenterait la création d'un système d'exploitation dédié au piratage de l'iPhone. Cela mobiliserait "entre six et dix ingénieurs et employés" presque à plein temps pendant deux à quatre semaines. Enfin, Apple souligne qu'il y avait des alternatives pour accéder aux données requises. L'iPhone 5c du terroriste était un terminal professionnel fourni par les services de santé de San Bernardino. Si ces derniers avaient déployé la solution de gestion à distance Mobile Device Manager, le FBI aurait pu aisément contourner la protection par mot de passe. Ou récupérer les données en effectuant une sauvegarde dans le cloud. Malheureusement, l'agence fédérale a contraint les services de santé à changer le mot de passe iCloud.

Bref, Apple fait comprendre qu'il ne veut pas payer pour les erreurs des autres. La demande d'Apple sera examinée le 22 mars prochain.