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Vie numérique

« Don’t be evil » ne sera pas la devise d’Alphabet

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Le mantra de Google depuis sa création n’est pas repris par la nouvelle holding lancée officiellement ce 5 octobre. Ses dirigeants lui ont préféré « Do the right thing ». Un glissement sémantique qui n’a rien d’anodin.

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Comme un écho à cette célèbre formule de Rabelais, les créateurs de Google Sergey Brin et Larry Page avaient placé leur entreprise sous la devise « Don’t be evil » (« Ne soyez pas malveillants ») depuis sa création en 1998. Las. La nouvelle holding Alphabet, dont l’existence officielle débute ce lundi 5 octobre, ne la reprend pas à son compte. Elle va afficher à la place la sentence « Do the right thing » (Faites ce qui est juste). 

« Don’t be evil », c’était le signe d’un engagement éthique fort, à résonance religieuse. Une formule presque magique destinée à agir comme un repoussoir face au dominant et impitoyable Microsoft du début des années 2000.
Seulement, Google a fini par devenir lui aussi un géant de la high-tech âpre à défendre son territoire et conquérir de nouveaux marchés. Et son mantra appliqué de façon controversée parait aujourd’hui dépassé. « Don’t be evil sonne tellement 2004 », se moque gentiment le Wall Street Journal qui est le premier média à avoir noté ce changement.

« Don’t be evil » ne disparaît pas. La devise va continuer à présider aux destinées de Google mais pas à celles d’Alphabet dont le code de conduite est beaucoup plus succinct. « Faites ce qui est juste », n’est pas un appel à la bonne conscience des employés. Plus positif et moins solennel que la précédente devise, elle est aussi moins engageante. Ce qui compte désormais, c’est que les apparences soient sauves et la loi respectée. Pour le reste …
Il n’y a plus non plus de référence aux utilisateurs de Google et au fait de leur fournir un accès « non biaisé à l’information ». Difficile à ce sujet de ne pas penser à l’enquête européenne qui vise le moteur de recherche, accusé de favoriser ses propres services au détriment des autres.

Source :

The Wall Street Journal

Amélie Charnay