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Denis Bouchez : "Faire payer Google, c'est réparer un préjudice"

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Le directeur de l'Association de la presse IPG, qui demande que Google participe au financement de la presse en ligne, attend beaucoup de la rencontre entre François Hollande et le patron de Google.

Les éditeurs de presse français, par le biais de l'Association de la presse d'information politique et générale (IPG), souhaiteraient voir les moteurs de recherche payer des "droits d'auteur" en cas d'utilisation indirecte de leurs travaux. Lundi après-midi, François Hollande doit recevoir Eric Schmidt, le patron de Google, pour aborder ce point. Pour Denis Bouchez, le directeur de l'IPG, faire payer Google apporterait beaucoup à la presse en ligne.

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Qu’attendez-vous de la rencontre entre François Hollande et le patron de Google, Eric Schmidt ?

J’espère qu’un accord sera trouvé sur une participation de Google France au financement de la presse numérique française. Ce que nous souhaitons, c'est la création d’un droit voisin au droit d’auteur que reverserait Google aux sites de presse en ligne pour chaque article qu’il indexe. Car Google réalise d'importants bénéfices publicitaires grâce au référencement des contenus de la presse en ligne.

Pensez-vous que Google peut plier devant ces arguments, alors que le géant n’a pas hésité pour cette raison à déréférencer les sites d’information belges francophones l’an dernier ?

Google n’a aucun intérêt à déréférencer les sites de presse français, car il se présenterait alors comme un censeur et ce serait dommageable pour son image. Et puis cela diminuerait sacrément la manne publicitaire réalisée sur le marché français grâce à l’indexation des sites de presse ! Les sites d’information drainent une part conséquente d’internautes vers Google.

Faire payer Google pour chaque article indexé, alors que le référencement est nécessaire à la presse numérique, n’est-ce pas finalement vouloir le beurre et l’argent du beurre ?

Non, car nous ne remettons pas en cause le système de référencement par Google des sites de presse ! Le problème, c’est qu’en proposant de la publicité ciblée aux internautes qui se servent de Google pour trouver un article, la firme capte des revenus publicitaires qui ne va pas à la presse numérique. Or faute d’un modèle économique viable, celle-ci en a aujourd’hui besoin pour vivre. Nous cherchons juste à réparer un préjudice.

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