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Les services d'urgence américains se plaignent des «appels passés avec les fesses»

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De plus en plus d'appels sont passés par inadvertance par des utilisateurs de smartphones qui rangent leur appareil dans la poche arrière de leur pantalon. Au grand dam des services d'urgence.

Quand la ville de San Francisco a constaté une hausse de 28% du nombre d’appels au numéro d’urgence (le 9-1-1) entre 2011 et 2014, elle a voulu savoir pourquoi. Augmentation du nombre de crimes ? Montée de la violence ou du sentiment de peur des citoyens ? La ville a fait appel à Google pour l’aider à trouver la réponse rapporte la BBC.

Dans le rapport que la firme high-tech vient de publier, on apprend qu’une grande partie de ces appels provenaient de numérotation accidentelle : près de 30% des appels sont réalisés par le postérieur des propriétaires de smartphone qui rangent leur appareil dans la poche arrière de leur pantalon.

Un problème de taille pour les services d’urgence qui passent beaucoup de temps à répondre à ces appels accidentels. Dans la majorité des cas, le répartiteur doit rappeler le numéro, laisser un message vocal et attendre qu’on le rappelle pour s’assurer que cet appel silencieux n’est pas le fait d’une personne en incapacité de parler à cause d’une menace. Une manipulation qui prend une minute et quatorze secondes à chaque fois a constaté Google.

Stress et perte de temps

Selon l’enquête du géant de la high-tech, 80% des employés de ces services se plaignent de la perte de temps qu’entraînent ces appels dans des journées déjà chargées. Et 39% d’entre eux estiment que c’est le point le plus pénible dans leur travail.

L’an dernier, Michael O’Rielly, un commissaire de la FCC, le régulateur des télécoms américain, indiquait que 50% des appels au 9-1-1 dans le pays étaient des appels accidentels réalisés depuis une poche arrière. Ce qui, selon le dirigeant représente 84 millions d’appels ! Avec le risque que les interventions légitimes soient retardées.

Si le fait que les smartphones permettent de passer un appel d’urgence sans être déverrouillés est une bonne chose, peut-être qu’il faudrait responsabiliser les utilisateurs pour qu’ils évitent ces appels intempestifs. Les FAI pourraient envoyer un SMS à chaque fois qu’un utilisateur compose le 9-1-1, suggère Michael O’Rielly. « Si les consommateurs sont alertés, ils prendront des précautions », conclut-il optimiste.

Cécile BOLESSE