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Vie numérique

Un évêque italien compare Pokémon Go à "un système totalitaire proche du nazisme"

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- - Alfredo Estrella AFP

Toutes les raisons sont bonnes pour conspuer le jeu Pokémon Go. Cette fois, il est jugé diabolique, aliénant et proche du nazisme. Rien que ça!

Pokémon Go, le jeu à succès de l’été, n’a pas que des aficionados. L'évêque de la ville de Noto en Sicile, Monseigneur Antonio Stagliano, menace de porter plainte contre le jeu Pokémon Go qu'il juge "diabolique", le qualifiant de "fabrique de cadavres ambulants", a rapporté la presse italienne.

Interrogé par plusieurs journaux, l'évêque s'est dit prêt à mener des "actions légales" pour faire interdire le jeu vidéo. Mgr Stagliano avait déjà prononcé un violent réquisitoire contre Pokémon Go il y a moins d'une semaine, l'accusant de créer une forte dépendance chez ses adeptes, "aliénant des milliers et des milliers de jeunes". Il n'avait pas hésité à comparer le jeu à un "système totalitaire proche du nazisme".

L’évêque de Noto n’est toutefois pas le premier à s’opposer au jeu de Niantic. Le réalisateur américain Oliver Stone s'était ainsi insurgé fin juillet contre lui, estimant qu'il pouvait conduire à une forme de "totalitarisme" compte tenu de son "niveau d'intrusion" dans la vie privée.

Une distraction dangereuse

Aux Etats-Unis toujours, la pétition contre le jeu de réalité augmenté, lancée par une association faisant la promotion des "valeurs traditionnelles", a recueilli plus de 760.000 signatures. "Ce jeu est une distraction très dangereuse pour les enfants et les jeunes adultes", indiquait en juillet dernier le porte-parole de l’association avant de suggérer aux parents d’encourager leurs enfants à abandonner smartphones et tablettes pour des divertissements "plus sains".

Et le phénomène de rejet touche aussi la France, puisque le maire d’un village de l’Ain s’est élevé contre Pokémon Go en publiant un arrêté interdisant l’implantation de Pokémon sur sa commune. L’édile estime qu’il est de son devoir de prévenir "la propagation contagieuse et anarchique du phénomène" et de protéger ses concitoyens de "l’addiction dangereuse que représente ce jeu" en particulier "pour les jeunes populations".

Autant d’avis qui ne changeront très certainement pas l’engouement pour ce jeu qui a déjà été téléchargé plus de 130 millions de fois durant son premier mois d’existence.

Cécile BOLESSE, avec AFP