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Pour lutter contre l’intox, Facebook ne compte plus sur ses algorithmes

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Facebook va soumettre certains contenus à des équipes de journalistes pour avertir ses utilisateurs du risque de manipulation.

“Je reconnais que notre responsabilité va plus loin que le simple développement d’un outil par lequel transite l’information. Nous n’écrivons pas les articles que vous lisez et partagez, mais nous admettons ne pas être un simple distributeur de journaux”. Avec ces mots, Mark Zuckerberg prend une partie de ses responsabilités concernant la publication de fausses informations sur Facebook. Celles qui ont pollué la campagne présidentielle américaine, et qui pourraient bien ternir le scrutin français d’ici quelques semaines. Le fondateur du réseau social ne reconnaît toujours pas être à la tête d’un média, mais annonce de nouvelles mesures pour limiter la prolifération de l’intox.

Après avoir remplacé ses éditeurs humains par des algorithmes en août dernier, Facebook fait marche arrière. Il vient d’annoncer un partenariat avec des organismes indépendants de fact-checking, dont FactCheck.org ou Politifact. Tous font partie du forum Poynter qui regroupe un ensemble de médias internationaux - mais aucun français. Le but est d’analyser les publications virales pour détecter d’éventuels mensonges et mettre en garde les utilisateurs.

L'humain plus efficace que l'algorithme?

S’ils concluent à une intox, un message précisant que l’information est “contestée” sera associé au contenu. Un avertissement apparaîtra également lorsqu’un utilisateur voudra partager l’article avec ses contacts. Il pourra néanmoins le faire s’il le désire. En revanche, la publication sera refusée par la régie publicitaire de Facebook et ne pourra donc pas être sponsorisée.

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Pour dénicher les intox et les soumettre à ses fact-checkers, Facebook s’appuiera aussi sur ses membres. Via l’outil de signalement existant, ils pourront désormais indiquer s’ils jugent qu’un article vise à les manipuler. Par ailleurs, Facebook utilisera certaines données pour détecter des publications douteuses. Il s'intéressera par exemple à celles qui sont souvent publiées puis effacées, ou au contenu des commentaires.

Face aux nombreuses critiques faites à l’encontre de Facebook, ces nouvelles dispositions sont les plus importantes prises à ce jour. Mais elles constituent également un constat d’échec. Le réseau social, qui misait sur ses algorithmes pour faire le travail, est contraint de se tourner vers des méthodes journalistiques beaucoup plus classiques. Elles montrent aussi que le site se refuse à adopter ces ressources en interne.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co