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Les premiers emojis de l’Histoire entrent au musée

Les premiers emojis de l'Histoire.

Les premiers emojis de l'Histoire. - Shigetaka Kurita, NTT DOCOMO

Le MoMA a acquis le premier jeu de 172 pictogrammes créé en 1999 par Shigetaka Kurita pour un opérateur japonais. Il a notamment inspiré le clavier emoji du système d’exploitation mobile d’Apple.

C’est une pièce un peu particulière qui vient d’enrichir la collection du Museum of Modern Art à New-York. Un ensemble de 172 emojis de 12 pixels sur 12 pixels vient en effet d’être acquis par la prestigieuse institution. Pour être tout à fait honnête, leur qualité esthétique ne saute pas aux yeux avec leur tracé tout pixélisé. Mais ils appartiennent désormais à la légende: ils sont considérés comme les premiers "emojis" de l’Histoire de la téléphonie.

A l'origine, ils devaient indiquer la météo

Ils ont été imaginés en 1999 par le designer Shigetaka Kurita pour l’opérateur japonais NTT DOCOMO, principalement pour communiquer des informations météorologiques à ses abonnés. Et ils ont aussitôt été copiés par tous les concurrents du marché télécom nippon.

Si ces vénérables ancêtres nous paraissent aujourd’hui sommaires, c’est qu’ils ont été conçus pour les premiers téléphones mobiles. Kurita avait donc optimisé ses dessins en fonction de petits écrans ne pouvant afficher de surcroît que des images très légères. Mais on y trouve déjà une palette fort large d’émotions (cœur, ponctuations), d’objets (télévision, console de jeu vidéo, ciseaux), de moyens de transport ou d’actions. Une richesse qui n’a presque rien à envier à notre gamme actuelle.

Popularisés par Apple en 2011

Les esprits chagrins rétorqueront qu’il existe des motifs visuels depuis l’Antiquité. Mais c’est bien le développement des mails qui a suscité l’engouement pour cette forme d’expression permettant à la fois de communiquer de façon concise et de réintroduire de l’humain dans des communications à distance. Tandis qu’à l’Ouest, les utilisateurs se focalisaient sur des smiley basiques, au Japon, les internautes ont pris progressivement l’habitude de recourir à ces formes plus élaborées leur donnant l'opportunité de nuancer et de personnaliser leurs messages.

Google a repris ces emojis japonais dès 2006 dans Gmail. Mais ils n’ont commencé à être adoptés dans le monde entier qu’à partir du moment où ils ont été intégrés au répertoire d’Unicode, un standard informatique pour le texte numérique. Leur mise en avant un an plus tard par Apple avec un clavier emoji dans iOS 5 a achevé de les rendre populaires.

Le MoMA exposera ce jeu d’emojis en sérigraphies ou sous forme de papier peint dès le mois de décembre dans son hall.

Amélie Charnay