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Facebook développe une IA contre les faux sites d’information

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- - JOSH EDELSON / AFP

Après de nombreuses critiques, Facebook procède à des essais pour mettre en garde ses utilisateurs contre les fausses actualités.

Va-t-on bientôt voir des messages d’avertissement au-dessus de certains articles d’actualité? Outre-Atlantique, des utilisateurs de Facebook l’ont déjà constaté, selon le site américain TechCrunch. Sur une capture d’écran, on constate que le réseau social teste un nouveau système d’avertissement. “Ce site n’est pas une source fiable. Raison: classification en attente”, peut-on lire au-dessus d’un article. Ce dernier mentionne la lutte de citoyens américains contre la construction d’un pipeline dans le Dakota du Nord. Une information pourtant vérifiée, qui a été reprise par d’autres médias comme le New York Times.

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- © TechCrunch

Un fonctionnement simple

La raison de l’avertissement est plutôt à rechercher du côté du portail d’information à l’origine du papier, baptisé Occupy Democrats. Ancré à gauche, le site a milité contre l’élection de Donald Trump pendant la campagne présidentielle américaine. Il est accusé d’avoir publié de nombreux articles mensongers concernant l’ex-candidat républicain. Selon une analyse du site Buzzfeed, environ 5% de ses informations étaient “majoritairement erronées”. Malgré ses 4,6 millions de fans sur Facebook, il n’a donc pas la confiance du réseau social, qui cherche une solution pour lutter contre l'intox.

Comme le relève TechCrunch, le classement d’un article véridique comme “non fiable” montre que l’intelligence artificielle développée par Facebook classe les sites d’information plutôt que d’analyser chaque article publié. Un fonctionnement simple et très proche de celui de Fake News Alert, une extension Chrome développée par un journaliste américain en quelques heures.

Pas de solution parfaite

Si Facebook décidait de généraliser cette nouvelle méthode de prévention, des sites entiers seraient inscrits sur une liste noire. Tous leurs contenus - y compris ceux qui sont authentiques - seraient alors précédés d’un avertissement. Après avoir été accusé d’immobilisme, le réseau social risquerait d’être désigné comme le premier censeur mondial.

Pour les équipes de Mark Zuckerberg, il n’existe pas de solution parfaite. Le développement d’intelligences artificielles pour trier le contenu n’est pas nouveau. Il y a quelques mois, un nouvel outil était déployé pour lutter contre les articles “pièges à clic”. Mais en considérant qu’un chiffre ou qu’un fait puisse être mécaniquement classé comme “véridique”, on peut s’interroger sur la puissance de calcul nécessaire à une vérification instantanée et simultanée sur des millions de comptes.

De façon plus pragmatique, Facebook déploie d’autres méthodes pour mettre fin à la prolifération de fausses informations. Comme Google, il va interdire à certains sites d’utiliser sa régie publicitaire. Mais une fois de plus, la meilleure arme pourrait être la vigilance des utilisateurs eux-mêmes, avec la multiplication des procédures de signalement. Pour y répondre avec efficacité, Mark Zuckerberg devra employer une armée de modérateurs “humains”.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co