Tech&Co
Vie numérique

Et si on dépistait l'illectronisme pendant la Journée défense et citoyenneté?

-

- - cc Geralt

Ne pas savoir consulter un site Web ou ouvrir une pièce jointe dans un e-mail douteux peut sérieusement compliquer l'existence. Un sénateur propose de détecter systématiquement ce handicap chez les jeunes adultes.

En 2013, l’illettrisme avait été déclaré Grande cause nationale. Selon une étude de l’Insee, 7% des adultes de 18 à 65 ans ayant été scolarisés en France souffraient de ce handicap. Mais il existe une autre compétence clé qui est, avec le temps, devenue quasi indispensable: la maîtrise des technologies de l’information et de la communication. Autrement dit, savoir se servir d’un outil électronique (ordinateur, smartphone ou tablette). Et pour Pierre Camani, sénateur socialiste du Lot-et-Garonne, la Journée défense et citoyenneté pourrait servir à détecter "l’illectronisme" revèle Next INpact.

Ce dépistage pourrait passer par de petits exercices simples, de type recherche en ligne ou utilisation basique d’un traitement de texte et serait associé aux tests d’évaluation des apprentissages fondamentaux de la langue française qui ont lieu lors de cette journée spécifique.

Pour le sénateur, la prise de conscience de ce handicap pourrait pousser les jeunes adultes à rechercher de l’aide auprès d’organismes labellisés par l’Etat. Ils pourraient alors rattraper leur retard et "passer le Passeport Internet Multimédia (PIM) ou le Brevet Internet et Multimédia adultes (B2i adultes)" afin de se mettre à niveau.

Le sénateur a donc déposé un amendement en ce sens au projet de loi Egalité et citoyenneté qui devrait être examiné cette semaine. Un amendement similaire avait été ajouté au projet de loi numérique par un député mais n’avait pas été discuté.

-
- © Union européenne

Selon des chiffres de l’Union européenne, ce handicap touchait près de 12% des Français en 2014 contre 3% des Danois. Même si ce chiffre était bien moins important que dans d’autres pays (39% des Roumains et 32% des Italiens n’étaient jamais allés sur Internet selon cette étude), cette situation a été jugée préoccupante puisque de nature à priver un demandeur d’emploi d’opportunités disponibles uniquement en ligne ou à empêcher une personne de prendre un rendez-vous avec un organisme public, la démarche se faisant uniquement via le site Web…