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Contenus violents: Facebook va assouplir sa politique de censure

Capture d'écran de la page Facebook du média kurde Rudaw

Capture d'écran de la page Facebook du média kurde Rudaw - BFMTV.com

Le réseau social devrait élargir la diffusion d’images choquantes, mais ne mentionne pas le cas des vidéos en direct.

Un journal norvégien a peut-être fait plier Facebook. En septembre dernier, le quotidien Aftenposten publiait une lettre ouverte à Mark Zuckerberg. Il lui reprochait la politique de censure du réseau social, après que la photo d’une jeune Vietnamienne brûlée au napalm a été supprimée par l’équipe de modération. Quelques heures plus tard, Facebook reconnaissait son erreur.

Ce vendredi, deux cadres du site ont annoncé de nouvelles règles concernant la publication de contenus potentiellement choquants.

Davantage d'articles et images explicites

"Nous allons assouplir les conditions de publication de contenus qui sont importants ou d’intérêt public -même s’ils vont à l’encontre de nos standards. Nous allons travailler avec notre communauté ainsi que nos partenaires pour réfléchir à la façon de procéder [...]. Nous voulons autoriser davantage d’images et d’articles tout en préservant les mineurs et ceux qui ne veulent pas être exposés à ces contenus" expliquent Joel Kaplan et Justin Osofsky, vice-présidents du réseau social.

Pour mettre cette politique en œuvre, les deux hommes précisent qu’ils travailleront avec des journalistes, des photographes ou encore des avocats. Actuellement, des filtres permettent de protéger les utilisateurs face à des images explicites. Certaines photos et vidéos peuvent ainsi être précédées d’un message d’avertissement, ou réservées à un public adulte.

Exemple de message d'avertissement de Facebook
Exemple de message d'avertissement de Facebook © BFMTV.com

Sur la page dédiée aux standards de la communauté, Facebook accepte déjà de publier des "images explicites d’intérêt public, montrant par exemple des cas de non-respect des droits de l’Homme ou des actes de terrorisme." On ignore donc où le site décidera de placer le curseur dans les prochaines semaines.

Facebook et la guerre en direct

Mais Kaplan et Osofsky n’abordent pas le sujet de la diffusion de vidéos en direct, dont la popularité explose auprès des membres. Contrairement aux autres contenus, elles ne peuvent faire l’objet d’une modération en temps réel. Cet été, ce sont elles qui ont mis Facebook dans une position difficile, notamment avec la mort de l’Américain Philando Castile.

Et la situation pourrait devenir encore plus complexe à gérer. Depuis quelques jours, des images de la bataille de Mossoul sont diffusées en temps réel par plusieurs médias comme les chaînes Al Jazeera ou Rudaw. Une première pour Facebook, qui se retrouve désormais diffuseur d’un conflit armé.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co