Bruno Le Maire: «Je suis accro à mon iPhone»

Respect de la vie privée, couverture du territoire en haut-débit, utilisation des réseaux sociaux, le plus jeune des candidats à la primaire de la droite et du centre pour l'élection présidentielle a répondu à nos questions sans tabou.

Agé de seulement 47 ans, Bruno Le Maire est l'une des figures montantes de la droite. Moins connu que les ténors des Républicains, il démarre sa carrière politique en 1998 au ministère des Affaires étrangères. Elu député, nommé ministre de l’Agriculture, il franchit un palier médiatique en 2014 lorsqu’il se lance dans la course à la présidence de l'UMP face à Nicolas Sarkozy. Encouragé par son score (29,18 % des voix), il choisit de se porter candidat à la primaire de la droite et du centre pour l'élection présidentielle de 2017.

Pour Bruno Le Maire, le numérique tient une place importante dans la vie des Français et donc dans son programme. Lui qui se définit comme "connecté plus que geek", souhaite que l’Etat se transforme en véritable Smart Nation, qu’il vive avec son temps. C’est justement dans cet esprit qu’il mène sa campagne sur les réseaux sociaux où il veut garder "le lien le plus direct possible, nous explique-t-il. Je gère mon compte moi-même la plupart du temps et j’ai pris l’habitude de répondre tous les mois aux questions en direct et en vidéo sur Facebook Live pendant une heure."

Le reste de ses réseaux est géré par son équipe, avec une personne à plein temps au QG et qui le suit sur les déplacements ainsi que des référents départementaux qui gèrent de manière autonome une page Facebook et un compte Twitter. Il est d’ailleurs le 2e candidat à ces primaires ayant, à ce jour, envoyé le plus de tweets derrière François Fillon (821 contre 841).

Si Bruno Le Maire reconnaît bien volontiers que se passer des réseaux sociaux serait "impensable", il convient aussi que "tout miser dessus serait imprudent". C’est sans aucun doute pourquoi il a effectué 95 déplacements en cinq mois.

La province a une grande importance. Pour le candidat accro à son iPhone "pour les appels, les mails, les réseaux sociaux ou la presse en ligne", il est impensable que la France soit en retard par rapport à ses voisins tant en ce qui concerne la couverture téléphonique qu’Internet. "C’est la base de toute stratégie numérique", poursuit-il. Raison pour laquelle il veut doter le pays d’infrastructures efficaces grâce à un plan Fibre optique pour tous ayant pour objectif de couvrir l'intégralité du territoire en THD à l'horizon 2025.

Evidemment, de telles mesures nécessitent une réorganisation des dépenses, d’où sa volonté de supprimer l’Hadopi, "organisme trop coûteux", et le transfert de ses missions à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes.

- © Page Facebook de B. Le Maire

La sécurité des Français est un autre cheval de bataille de Bruno Le Maire qui estime que la réponse la plus intelligente au débat qui oppose surveillance et vie privée est "d’aider la justice à faire son travail". Il se dit ainsi favorable, notamment en matière antiterroriste, à "des interpellations préventives en se servant des outils numériques" sous réserve de l’arbitrage d’un juge. Et s’il considère irréaliste d’interdire Facebook ou un autre réseau social sous prétexte que des djihadistes s’en servent pour communiquer et recruter, "les outils cryptés utilisés sciemment par ces personnes doivent coopérer avec les autorités françaises pour assurer notre sécurité".

Autant de positions qui pour certains électeurs font de Bruno Le Maire "le seul qui incarne le XXIe siècle".

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Sa plus grosse bourde "high-tech: ne pas savoir ce qu'est un Youtubeur.

Son coup de génie: avoir rattrapé sa bourde en se faisant interviewer par HugoDécrypte... un Youtubeur âgé de 19 ans passionné par la politique, le numérique et le monde des médias.