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Si Instagram censure les photos de seins nus, c'est de la faute... d'Apple

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Les seins nus ne sont pas les bienvenus sur Instagram. Le PDG du site de partage de photos a essayé d'expliquer pourquoi.

La pudibonderie américaine est parfois surprenante. Facebook a plusieurs fois bloqué des pages parce que l’on y voyait des seins nus, celle des Femen ou celle d’un quotidien évoquant le sujet de la mammographie. Chez Instagram, ce sont les clichés publiés dans le cadre de la campagne #Freethenipples (voir encadré) qui n’ont pas le droit de paraître aux yeux de tous. A tel point que le PDG du site de partage de photos, Kevin Systrom, a dû s'expliquer. Et pour lui, le responsable n'est pas sa maison mère, mais bien Apple. 

Ne pas se couper des ados

Selon le dirigeant en effet, ce sont les règles très strictes mises en place par la firme à la pomme pour la classification des applis dans l’App store qui l’obligent à retirer ces clichés. Pour garder son classement en "12 ans et plus", une appli ne doit pas publier de contenus explicites. Autrement dit de poitrine entièrement dénudée ou de référence à l’alcool, à la drogue, etc.

Si des clichés de seins nus étaient publiés, l’appli passerait en "17+". Un tel classement couperait Instagram des adolescents qui composent une bonne partie de ses utilisateurs. Cela dit, à la décharge du site, on note également qu’il ne censure pas tous les clichés de seins nus : des photos montrant une cicatrice de mastectomie ou d’une femme allaitant peuvent y être publiées.

Donc pour le dirigeant d’Instagram, tant qu’Apple ne changera pas sa classification des âges, il sera interdit de publier ces clichés malgré "l’attachement d’Instagram à la liberté artistique". Kevin Systrom a par ailleurs souligné que le Net ne manquait pas de photos de seins nus et qu’en voir sur Instagram n’était pas capital pour le service.

freethenipples, une campagne qui remonte à 2012

La campagne Freethenipples a démarré en 2012 d'une revendication simple : les femmes doivent pouvoir montrer leur poitrine autant que les hommes. Aux Etats-Unis, comme en France, l’exhibition des organes sexuels est interdite dans les lieux publics. Problème : alors que pour les hommes la « zone » se confine à l’entrejambe, pour les femmes l’interprétation est plus large.

Démarre alors une campagne gigantesque avec appel à prendre sa poitrine en photo et à poster cette dernière sur les réseaux sociaux très hostiles à ce type de publication, pour à la fois réclamer l'égalité de traitement entre hommes et femmes et la fin de la censure sur Internet. Plusieurs stars comme Naomi Campbell, Miley Cyrus ou encore Cara Delevingne y ont d'ailleurs participé.

Cécile BOLESSE