Le drone géant de Facebook fait l'objet d'une enquête de sécurité aérienne

Si Facebook s'était vanté du succès de son vol inaugural, les autorités fédérales en charge de la sécurité aérienne s'inquiètent d'une faiblesse dans la structure de cet engin volant dont l'envergure est supérieure à celle d'un A320.
En juin 2016 dernier, Facebook faisait voler Aquila, son drone géant qui pourrait permettre aux zones isolés de recevoir internet dans le futur. Pour Facebook le vol fut un succès, pour l'autorité américaine en charge de la sécurité des transports, des zones d'ombre demeurent et une enquête est ouverte.

Le National Transportation Safety Board (Conseil national de la sécurité des transports, NTSB), un organisme fédéral indépendant de tout ministère s'interroge en effet sur une défaillance structurale que le drone aurait rencontré juste avant l'atterrissage causant un incident qui n'a fait aucune victime. Des éléments de la coque de cette gigantesque aile volante (42 m d'envergure) auraient souffert de l'approche de la piste, un défaut que l'équivalent français de la DGAC considère comme "sérieux" au point de le classer comme accident et ouvrir une enquête comme le relate Bloomberg.
Il faut dire qu'Aquila - l'aigle en latin - n'est pas un jouet de quelques centimètres, mais un géant dont l'envergure est supérieure à celle d'un Airbus A320 (34 m contre 42 m pour Aquila). S'il reste léger - aux alentours de 500 kg selon certaines sources - sa chute pourrait causer d'immenses dégât matériels puisqu'il est sensé voler à des altitudes allant de 18 à 27 km. Aquila est un drone solaire qui devrait être capable de voler 90 jours sans interruption avec la seule énergie de notre astre. Un réseau de drone pourrait apporter une connexion internet aux régions isolées dépourvues d'infrastructures.
Les déboires de Facebook dans les airs
Cette contrariété au storytelling de l'exploit dont les équipes de Facebook ont entouré le vol inaugural du drone n'est pas la seule que connaît le réseau social dans le domaine du vol. L'entreprise de M. Zuckerberg a en effet connu un autre échec, indirect cette fois, lors de l'explosion en septembre dernier de la navette Space X qui transportait le premier satellite de son projet internet.org, lui aussi un maillon du projet qu'a le réseau social de connecter la terre entière.
Facebook contre Google
L'annonce de l'ouverture de l'enquête est une bonne nouvelle pour le concurrent de Facebook dans cette course à la connexion du globe, le géant Alphabet-Google. Entre le projet Loon à base de ballons, l'investissement de 1 milliards de dollars dans Space X pour pousser le projet de satellites OneWeb concurrent de l'internet.org de Facebook et le rachat de l'entreprise de drones atmosphériques Titan Aerospace, Alphabet-Google fait front à Facebook dans tous les domaines aériens et spatiaux.
Difficile de prédire qui des deux géants gagnera la course, mais une idée se dégage de cette compétition : le futur des connexions internet pourrait être contrôlée par des sociétés privées.
Adrian BRANCO
Journaliste
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