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Apple veut savoir comment le FBI a déchiffré l’iPhone de San Bernardino

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- - Timothy A. CLARY / AFP

Le géant californien aimerait connaître la méthode utilisée par le FBI pour accéder aux données de l’iPhone d’un des terroristes de San Bernardino. Elle pourrait en effet exploiter une faille technique dont seraient victimes les autres utilisateurs de ses samrtphones.

Apple veut tout savoir. Après que le FBI a réussi à déchiffrer l’iPhone 5c de l’un des auteurs de l’attentat de San Bernardino (Californie) sans l’aide de la société, le fabricant du téléphone veut connaître la méthode employée.

"La chose responsable à faire pour le gouvernement est de dévoiler de manière privée la vulnérabilité pour qu’Apple puisse renforcée la sécurité de leurs appareils", explique Justin Olsson, conseiller en sécurité de la société AVG, au Los Angeles Times. Bien entendu, le FBI ne l’entend pas de la même manière puisque désormais en possession d’une technique lui permettant d’accéder aux données de certains iPhone.

Tous les iPhone vulnérables ?

En effet, la technique ne semble pas pouvoir s’appliquer à tous les modèles de smartphones que commercialise Apple. Si le FBI a retiré son injonction à l’encontre de la marque dans l’affaire de San Bernardino, une autre procédure judiciaire devant un tribunal new-yorkais, concernant le déblocage d'un autre modèle d'iPhone, suggère que la méthode utilisée en Californie ne fonctionne pas dans toutes les situations.

"Il semble que les nouveaux appareils ne sont peut-être pas vulnérables à cette technique", indique à l’AFP Joseph Hall, responsable technologique du Center for Democracy and Technology de Washington et soutien affiché d’Apple.

Une trêve certainement temporaire

"Nous ne savons pas de manière certaine si c'est une vulnérabilité, parce que le FBI n'en a pas parlé", explique à l'AFP Andrew Crocker, un expert de l'Electronic Frontier Foundation qui soutenait aussi Apple. "Mais si c'est le cas, la majorité de la communauté technique pense que c'est généralement mieux de divulguer les vulnérabilités, car nous courons tous des risques si elles ne sont pas réparées."

Dans tous les cas, la trêve dans la guerre du cryptage n'est que temporaire, "parce qu'à un moment bientôt, il y aura un téléphone que le FBI ne pourra pas débloquer ", prévient Benjamin Wittes, expert de la Brookings Institution, sur le blog juridique Lawfare.

Ce dernier ajoute que le débat a aussi lieu dans d'autres pays, comme la France où des députés ont proposé de légiférer pour pénaliser les constructeurs de smartphones refusant de coopérer dans des enquêtes terroristes.