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Quatrième vol d'essai réussi pour la fusée du patron d’Amazon

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Pour la première fois, Blue Origin a retransmis en direct le vol de cette fusée suborbitale. Preuve que la société créée par Jeff Bezos a bien atteint ses objectifs.

Nouveau succès pour Jeff Bezos. Sa firme américaine Blue Origin a réussi le quatrième vol d'essai de son lanceur en faisant atterrir son engin non habité après qu'il soit monté à une centaine de kilomètres d'altitude, selon des images retransmises en direct dimanche 19 juin. Le lanceur a décollé peu après 10H00 (14H00 GMT) et s'est séparé en deux parties une fois arrivé à son point culminant, à un peu plus de 100 kilomètres d'altitude. Là, les deux parties, le lanceur et la capsule (vide) destinée à accueillir à terme des astronautes, ont tous les deux entamé leur descente vers la Terre, où ils se sont successivement posés en douceur une dizaine de minutes après le décollage.

L'objectif principal de ce quatrième vol était de voir si la capsule pouvait revenir atterrir sans dommages si l’un de ses trois parachutes ne fonctionne pas. Avec ses deux gros parachutes bleus et une poussée d'un de ses propulseurs dans la dernière seconde de sa chute pour amortir le choc, elle a effectivement atterri sans problème."Ingéniérie minutieuse plus bien sûr... mes bottes porte-bonheur. La mission a été un succès", a tweeté peu après avec humour Jeff Bezos, avec une photo de ses santiags.

Le lanceur réutilisable avait effectué son tout premier vol suborbital en novembre dernier, la firme Blue Origin damant ainsi le pion à son rival SpaceX, premier à avoir tenté en vain cette expérience. Le deuxième vol et atterrissage réussi avait eu lieu en janvier, et le troisième début avril. Signe que l'entreprise gagne en confiance, le vol de dimanche était le premier retransmis en direct par Blue Origin. La société de Jeff Bezos, qui est aussi le fondateur d'Amazon, n'avait diffusé que des vidéos a posteriori des premiers vols.

Le lanceur de Blue Origin monte jusqu'à une altitude de 100 kilomètres, considérée comme la frontière entre l'atmosphère terrestre et l'espace, avant de redescendre à la verticale. Il ralentit, à l'aide de parachutes, pour atteindre une vitesse de 5 km/h avant de se poser à proximité du site de lancement de la société au Texas.

Nouvel échec pour Elon Musk

Parvenir à récupérer des lanceurs pour les réutiliser, surtout les plus lourds, est un objectif jugé prioritaire dans l'industrie aérospatiale et notamment par les opérateurs de satellites, afin de nettement réduire les coûts de lancement. "La pleine récupération du lanceur change la donne", avait déclaré Jeff Bezos en novembre.

SpaceX, la firme d’Elon Musk, a également réussi à récupérer à plusieurs reprises son lanceur, qu'il fait redescendre soit sur la terre ferme, soit sur une barge dans l'océan Atlantique. Sa fusée Falcon 9 monte plus haut que celle de Blue Origin, ce qui rend l'opération de récupération plus complexe. D’ailleurs, l'entreprise a connu plusieurs échecs. Récemment, le 15 juin dernier, la fusée Falcon 9 s’est disloquée peu avant son atterrissage en raison, probablement, d’un manque de carburant. L’engin n’a pas pu freiner suffisamment sa descente jusqu’au bout.

Gilbert Kallenborn, avec AFP