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Microlattice, le métal ultra-léger qui pourrait servir à explorer Mars

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Ce matériau composé à 99% d’air est à la fois léger et résistant. Développé par Boeing et General Motors, il devrait être employé dans l’aéronautique et l’automobile. Mais la Nasa réfléchit aussi à s’en servir pour ses vaisseaux spatiaux destinés à arpenter la planète rouge.

"C’est le matériau le plus léger du monde", vante Boeing au sujet du microlattice. Cette nouvelle structure 3D en polymère a été mise au point par les labos de recherche du HRL que le constructeur aéronautique américain finance en collaboration avec General Motors. Une photo à l’appui montre effectivement le microlattice reposant comme en lévitation sur un pissenlit.

A l’image d’un os humain, la particularité du microlattice est de présenter une partie extérieure rigide mais creuse à l’intérieur. Il est composé à 99,99% d’air. "L’astuce est de fabriquer un treillis de tubes creux interconnectés avec une épaisseur de paroi de 100 nanomètres, 1000 fois plus fine qu’un cheveu humain", expliquait déjà en novembre 2011 le Docteur Tobias Schaedler qui continue aujourd’hui à diriger le projet.

Il absorbe les chocs comme du papier bulle

Cela permet au microlattice d’être léger, résistant et capable d’absorber l’énergie provoquée par un choc comme une chute, par exemple. Les mêmes vertus qu’un papier bulle utilisé pour emballer des objets fragiles, par exemple. L’idée est de le combiner avec des feuilles composites en fibre de carbone et de l’utiliser en fines couches de panneaux placées dans les parois d’une cabine ou le plancher d’un avion.

La Nasa a sélectionné le microlattice, avec deux autres matériaux, dans le cadre de son concours qui vise à trouver des moyens d’établir une présence continue sur Mars. Elle envisage ainsi très sérieusement de l’utiliser comme composant des structures des vaisseaux spatiaux destinés à être envoyés sur Mars. "Nous allons faire en sorte que cette technologie soit mature pour qu’elle puisse être utilisée dans la prochaine génération de véhicules spatiaux", confirme Tobias Schaedler dans un récent communiqué de presse.

Steve Jurczyl, le Monsieur technologie de la Nasa, déclarait au mois d’avril dernier que le recours à ce type de matériau pourrait permettre de réduire la masse des engins spatiaux de 40%. Un moyen d’explorer plus facilement des astéroïdes, en attendant d’aller sur Mars.

Amélie Charnay