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Amazon avance à grands pas sur son projet de livraisons par drones

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Le vice-président des relations publiques de la firme a lâché quelques détails sur la façon dont le géant du e-commerce envisageait son mode de livraison par drone.

Au mois de novembre dernier, Amazon a créé la surprise en dévoilant un étrange drone bariolé à mi-chemin entre l’hélicoptère et l’avion. Comme le premier modèle présenté en décembre 2013, l’engin a été conçu dans le cadre du projet de livraison par drone Prime Air. Le vice-président des relations publiques Paul Misener vient d’accorder une interview à ce sujet à Yahoo Tech. Ce dernier y rappelle que le but est de pouvoir livrer un colis d’un peu plus de 2 kilos, moins de 30 minutes après sa commande sur le Web, et à 16 kilomètres de distance d'un entrepôt.

Actuellement, Amazon se concentre sur deux fronts. Le premier concerne la partie matérielle et logicielle. "Nous travaillons sur différents prototypes simultanément – différents types de drones pour différentes circonstances de livraison". Et Misener de citer les environnements poussiéreux, chauds et secs comme ceux Phoenix ou encore aussi chauds et humides comme celui d'Orlando, mais aussi les fermes, les gratte-ciels ou encore les zones suburbaines. "Nous voulons être en mesure de servir tous les clients", résume-t-il.

Interrogé sur les centres urbains particulièrement délicats à desservir par des drones, le responsable a balayé les difficultés de la main. "En fait, le problème n’est pas aussi difficile à résoudre que vous pourriez le penser. Les technologies d’automatisation existent déjà. Nous sommes en train de nous assurer qu’elles fonctionnent et nous devons progresser jusqu’à pouvoir démontrer que cela marche en toute sécurité", a-t-il avancé avant de confirmer que tous les drones d’Amazon seront autonomes et dotés d’une technologie sense and avoid (détecter et éviter). Et pour livrer les habitants d’un immeuble, on pourrait imaginer que des zones d’atterrissage seraient déterminées dans les cours intérieures ou sur les toits.

En attendant, Amazon a étoffé son équipe Prime Air qui comprend des ingénieurs aéronautiques, des roboticiens et même un ancien astronaute de la NASA.

Amazon veut convaincre la FAA d'établir plusieurs couloirs aériens

Mais le plus grand combat d’Amazon, c’est le volet régulation sur lequel il ne se prive pas de faire du lobbying. "Quand nous aurons démontré la sûreté du système, nous pensons que la régulation suivra", affirme-t-il.

Amazon réclame, en attendant, que les drones de loisir soient soumis, eux-aussi, au contrôle strict de la Fédération américaine de l’aviation. Et aimerait bien imposer sa vision des choses. Au mois de juillet dernier, l'entreprise avait exposé un plan assez abouti d'autoroutes aériennes : un premier couloir entre le sol et 60 mètres de hauteur serait réservé aux décollages, aux atterrissages et aux prises de vue aériennes ou encore à l'agriculture de prévision. Un deuxième, situé entre 60 mètres et 122 mètres, serait consacré à un transit de drones plus rapides pour des distances moyennes. Enfin, aucun aéronef sans pilote ne volerait entre 122 et 150 mètres. 

Le partage du ciel envisagé par Amazon pour ses drones de livraison.
Le partage du ciel envisagé par Amazon pour ses drones de livraison. © Amazon

La firme affirme avoir soumis son projet de partage du ciel "à tous les organismes de régulation dans le monde, y compris la FAA". Et Misener d’ajouter presque menaçant: "Nous avons des clients partout dans le monde, bien sûr. Il n’y a aucune raison pour que les Etats-Unis soient les premiers. Nous espérons cependant que ce sera le cas."

Amélie Charnay