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Surveillance: les espions américains s’intéressent à votre lave-vaisselle

Les quartiers généraux de la NSA, dans le Maryland

Les quartiers généraux de la NSA, dans le Maryland - Saul Loeb / AFP

La NSA mise sur l’Internet des objets pour renforcer sa surveillance à travers le monde.

D’ici 2020, 50 milliards d’objets pourraient être connectés au Web. “Une aubaine”, pour Richard Ledgett, directeur adjoint de la National Security Agency, l’agence américaine de renseignement accusée d’avoir espionné illégalement et massivement des millions d’Américains et d’Européens. Les objets connectés - regroupés sous le terme d’Internet des objets - incluant par exemple des thermostats ou un lave-vaisselle, pourraient donc être autant de moyens de surveillance pour le gouvernement américain.

"M'introduire dans les réseaux des gens"

“Mon travail est de m’introduire dans les réseaux des gens. La complexité est donc mon amie” a poursuivi Richard Ledgett, qui s’exprimait ce vendredi à l’occasion d’une conférence au Newseum de Washington. Comme le FBI en septembre 2015, l’homme a pointé du doigt la faible sécurisation des produits utilisant nos réseaux domestiques pour transmettre des données.

Si Ledgett y voit un côté positif pour le renseignement et la lutte contre le terrorisme, il rappelle qu’il s’agit d’une menace de sécurité que le grand public doit prendre au sérieux. Ces derniers mois, d’autres représentants des autorités américaines ont mentionné l’Internet des objets comme nouveau champ de bataille pour la défense nationale. 

En février, le directeur du renseignement américain admettait s’intéresser aux objets connectés voués à envahir notre quotidien. “A l’avenir, les services de renseignement pourraient utiliser l’Internet des objets pour identifier, surveiller, contrôler, localiser, recruter ou accéder à des réseaux en particulier” expliquait James Clapper dans un témoignage adressé au Sénat des États-Unis.

Lutter contre l'ennemi intérieur

Parmi les justifications mentionnées dans le document, le risque terroriste provenant de l’intérieur, avec des attaques menées par des américains radicalisés plutôt que des étrangers envoyés depuis le Moyen-Orient. A l’époque, Clapper faisait référence à l’attaque de San Bernardino, qui avait indirectement déclenché une guerre entre Apple et le FBI.

Après l’attentat d’Orlando - perpétré par un Américain, les agences américaines ont un nouvel argument pour renforcer la surveillance de leurs concitoyens. Sauf qu’elles ont aussi pris l’habitude de pratiquer une surveillance globale, au-delà des frontières. Et l’Internet des objets ne se limite pas qu’à de l'électroménager. Parmi les équipements potentiellement ciblés, on retrouve les pacemakers. Et à ce niveau, un hacker pourrait aller plus loin qu’une simple surveillance.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co