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iPhone crypté : Obama soutient le FBI sans prendre parti contre Apple

Le président Obama ce 11 mars au SXSW à Austin dans le Texas.

Le président Obama ce 11 mars au SXSW à Austin dans le Texas. - NEILSON BARNARD / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Le président américain a avancé des arguments nuancés en faveur du déchiffrement de l'iPhone du massacre de San Bernardino. Mais il s'est abstenu de critiquer Tim Cook.

C'est à un exercice de haute voltige que s'est livré le président américain Barack Obama ce 11 mars. Invité au festival South by Southwest, il a été interrogé sur le bras de fer opposant Apple au FBI. La firme refuse en effet d'obéir à une injonction de justice datant du 16 février lui ordonnant de déchiffrer l'iPhone 5 d'un terroriste de San Bernardino.

Obama ne s'était pas exprimé sur le sujet jusque-là. Et ceux qui attendaient une position claire de sa part vont être déçus. "Je ne peux pas m’exprimer sur ce cas spécifique, mettons-le de côté", a-t-il déclaré immédiatement en préambule. Il a d'abord soutenu l'idée qu'il apparaissait justifié aujourd'hui de crypter les smartphones : "Nous tenons tous à notre vie privée. Il y a de vraies raisons de penser que les autorités ne devraient pas pouvoir entrer dans le smartphone de n’importe qui".

Le public doit faire des "concessions" sur sa vie privée

Mais il a fini son intervention en faveur du FBI. "S'il est possible technologiquement de créer un appareil impénétrable sans backdoor, comment faisons-nous pour appréhender les créateurs de contenus pédophiles ? Comment pouvons-nous déjouer des plans terroristes ?", a-t-il lâché. Selon lui, le gouvernement devrait préciser bientôt les circonstances dans lesquelles il est acceptable de contourner la sécurité des appareils qui sont l'objet d'une enquête criminelle. Mais il se montre de fait favorable à l'installation de backdoor, appelant même le public à faire des "concessions" sur sa vie privée.

Un discours qui a dû plaire à notre ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Ce dernier avait déclaré hier, alors qu'il se trouvait en déplacement à l'université de George Washington, qu'il soutenait pleinement les autorités américaines dans leur démarche contre Apple. "Il faut impérativement trouver des procédures et sous le contrôle de l'autorité du juge pour que des enquêteurs puissent avoir accès à des contenus cryptés", avait-t-il souligné, comme le rapportait l'AFP. Bernard Cazeneuve espère toutefois que ce conflit débouchera sur une solution négociée.

Amélie Charnay