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Facebook, Twitter et Youtube laissent passer trop de messages racistes

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- - Lionel Bonaventure - AFP

SOS Racisme, SOS Homophobie et l’UEFJ ont testé Facebook, YouTube et Twitter en signalant des contenus haineux. Résultat : une minorité d’entre eux ont été filtrés. Inacceptable pour ces associations.

Les propos insultants sont en augmentation constante sur le Web comme le dénonçait récemment l’association Respect Zone. Si les sites d’information français font la police en déléguant la modération à des sociétés spécialisées comme Netino, les plateformes américaines se montrent moins vigilantes. Et même carrément permissives, selon une étude qui sera bientôt publiée par les associations SOS Racisme, SOS Homophobie et l’Union des étudiants juifs de France. Ces dernières ont réalisé un premier « testing » du 31 mars au 10 mai 2016, en dénonçant 586 contenus racistes, antisémites, négationnistes ou homophobes aux équipes de Facebook, Twitter et YouTube.

Twitter est le plus laxiste

Au final, le réseau social de Mark Zuckerberg a supprimé 53 des 156 contenus révélés, le site de partage vidéo en a éliminé 16 sur 225 et la plateforme de micro-blogging seulement 8 sur 205. Intolérable pour le président de SOS Racisme Dominique Sopo. "Les plates-formes refusent d’assumer leurs responsabilités qui commandent d’empêcher de se transformer en canaux de propagation de la haine", souligne-t-il dans un communiqué de presse. "Il semble que ces plateformes préfèrent censurer des photos de seins plutôt que des appels aux meurtres contre des homos, des arabes ou des juifs. Qu’elles s’expliquent donc sur ce choix-là", ajoute-il.

Une référence à la campagne lancée en octobre dernier par un photographe allemand. Des milliers d’internautes avaient partagé son cliché d’une femme aux seins nus se tenant derrière un homme avec une pancarte surmontée de propos racistes. L’idée était de protester contre le réseau social qui censure plus volontiers des corps déshabillés que des propos racistes.

Le bras de fer commencera le 15 mai

Les représentants des associations impliquées dans ce « testing » vont engager un débat avec ces sites le 15 mai prochain à l’occasion des Assises contre la haine sur Internet. Leur espoir est de négocier la mise en place de nouveaux outils de signalement et de blocage vidéo.

Jusqu’à maintenant, la modération de ces sites se faisait de façon automatique, le tout complété par les signalements des utilisateurs. L’idée des associations est de forcer ses services à procéder également à une intervention manuelle et humaine. On reste sceptique, en revanche, sur leur volonté d’obliger les internautes à prouver leur identité lors de leur inscription sur un réseau social. Enfin, elles demandent à ce que les contenus négationnistes soient interdits dans les conditions d’utilisation.

Amélie Charnay