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Chine: des étudiantes doivent prendre des selfies nues pour emprunter de l’argent

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De jeunes Chinoises doivent envoyer des clichés d’elles nues comme gage à certains prêteurs, avec des taux d’intérêt particulièrement élevés.

Pour pouvoir payer leurs études ou leurs dépenses du quotidien, des jeunes chinoises empruntent de l’argent sur le Web. Mais pour être sûrs de revoir leur mise, certains prêteurs demandent des garanties bien particulières. En échange de l’argent, les étudiantes doivent envoyer des photos d’elles, nues, sur lesquelles elles posent avec leur carte d’identité.

Les photos dévoilées aux familles

En cas de non remboursement, les prêteurs véreux peuvent alors faire chanter leurs victimes, par exemple en menaçant d’envoyer les clichés à leur famille. Pour cela, ils leurs demandent de joindre d’autres informations comme les numéros de téléphone, les adresses et les noms de leurs parents.

Selon le Quotidien du Peuple (organe de presse officiel du Parti communiste chinois), la somme prêtée dépend du niveau d’étude et du prestige de l’université de l’emprunteuse.

Capture d'écran des photos envoyées par les emprunteuses
Capture d'écran des photos envoyées par les emprunteuses © Quotidien du Peuple

Le Nandu Daily - un journal local chinois - rapporte le témoignage de Li Li (un pseudonyme), qui a emprunté 500 yuans à un prêteur en ligne, soit un peu moins de 70 euros. La jeune femme a obtenu un taux d’intérêt de 30%... par semaine. Sauf que pour pouvoir rembourser ses dettes, Li Li a emprunté davantage d’argent jusqu’à devoir un total de 55 000 yuans, soit près de 7 500 euros. Une somme énorme dans un pays où le salaire minimum tourne autour de 270 euros par mois.

C’est à ce moment là que le prêteur aurait exigé des photos d’elle, dénudée, avant de lui envoyer davantage d’argent. Selon son témoignage, son cas serait loin d’être isolé. Plusieurs de ses camarades de classe se seraient retrouvées dans la même situation.

Des prêts de particulier à particulier

Parmi les prêteurs, on ne trouve pas forcément des professionnels. Selon les médias locaux, des particuliers se livrent à ces pratiques en utilisant des plates-formes d’échange comme le site chinois Jiedaibao pour trouver des cibles potentielles. Une forme d’uberisation des banques auquel le régulateur chinois pourrait rapidement s’intéresser.

Depuis la révélation de l’affaire, les condamnations pleuvent dans les médias et sur les réseaux sociaux. Face aux menaces, de nombreuses victimes n’osent pas parler, ni se retourner contre leur prêteur. Interrogé par le Beijing Youth Daily (des propos relayés par le New York Times), un responsable de Jiedaibao a réagi à ces accusations. Pour lui, “le risque est à la charge de l’emprunteur”.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co