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Aura-t-on bientôt un label pour les applis santé?

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- - cc Petr Kratochvil

Choisir une appli santé sécurisée et pertinente n'est pas une sinécure. Aussi les entreprises du secteur appellent-elles à la création d'un label... facultatif.

En novembre 2016, la Haute Autorité de santé pointait du doigt le manque de cadre autour du développement des applications santé. Cette fois, c’est l'alliance eHealth France, porte-parole d'entreprises de la santé et du numérique, qui insiste sur la nécessité d'une labellisation des objets connectés et applications mobiles en santé.

Un groupe de travail du comité stratégique de filière (CSF) santé a proposé la semaine dernière dans un rapport de créer un "dispositif de mise en conformité volontaire" de ces objets et applications numériques, sous la forme d'un label pour les consommateurs, afin de les informer sur la fiabilité médicale de ces produits, la protection des données et la cybersécurité.

De fait, 43% des Français déclarent utiliser au moins une "appli" santé dans leur vie quotidienne, bien qu'il existe "des risques d'informations inexactes, partisanes ou sponsorisées", des risques de "récupération d'informations personnelles" par des tiers non autorisés ou encore de "non-fiabilité" des données recueillies, avait pointé la HAS en novembre dernier.

Un label facultatif

Ce label, facultatif pour ne pas freiner l'innovation, aura pour but de mettre fin à la "zone grise" dans laquelle évoluent actuellement d'innombrables objets connectés et applications santé qui ne sont pas reconnues comme des dispositifs médicaux, selon le rapport.

"Il est essentiel que cette démarche continue de s'effectuer à la faveur d'une co-construction entre les parties prenantes", a déclaré Pierre Leurent, coordinateur général de l'alliance eHealth France, qui a contribué au rapport du CSF Santé. Il s'agira de "donner des repères dans un secteur industriel en plein foisonnement, où se mêlent le bon grain et l'ivraie", a-t-il ajouté.

101 règles de bonnes pratiques

Les critères de ce label pourraient s'inspirer à la fois des 101 règles de bonnes pratiques publiées par la Haute Autorité de santé (HAS) en novembre dernier sur les objets connectés et les applications mobiles dans la santé, et d'un règlement européen concernant les données personnelles qui doit s'imposer aux industriels d'ici 2018, selon le CSF Santé.

D’après le CSF, on trouve environ 160.000 applis estampillées santé sur les boutiques en ligne et d’autres apparaissent chaque jour. Mais il y a eu peu d'élues: plus de 60% d'entre elles ne dépassent pas 5.000 téléchargements au niveau mondial, alors que les 20 applications santé, sport et remise en forme les plus populaires comptabilisent plus de 231 millions de téléchargements dans le monde, selon le rapport du CSF.

C.B., avec AFP