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Les militaires américains "envisagent" les robots guerriers autonomes

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- - Paramout Picture avec BFM High-Tech

Des responsables de la défense américaine étudient des scénarios pour rendre autonomes les robots guerriers télécommandés. De quoi en faire des Terminator en puissance.

Terminator est le premier mot qui vient à l'esprit : au détour de la joliment nommée "Conférence de l’Association des Industriels de la Défense sur les Capacités Robotiques Terrestres", des responsables du ministère de la Défense américain ont, selon Ars Technica, confié étudier la possibilité de rendre autonomes les robots guerriers contrôlés par les soldats US. Mais les responsables se veulent rassurants: "Ce n'est pas parce qu'on est capable de faire quelque chose qu'on va le faire." Vous voilà rassurés, n'est-ce pas? 

Que faire en cas de perte de contrôle?

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Il ne s’agit pas, à la base, de créer des robots soldats autonomes mais de répondre à un problème: que faire quand votre robot télécommandé, que ce soit un mini tank ou une tourelle, est coupé de son pilote distant ? Que ce soit pour cause d’avarie ou par le biais d’une contre-mesure, il est logiquement probable qu’un ou des robots puissent se retrouver sans pilote aux commandes.

Un véritable enjeu pour l’armée US qui dispose d’un vrai arsenal de machines télécommandées : Outre les drones de combat dont l’administration Obama a fait grand (et mauvais) usage tant en Afghanistan, qu’au Pakistan ou au Yemen, elle a aussi déployé des mini robots montés sur chenilles ou encore des mitrailleuses montées sur des tourelles télécommandées.

Des équipements dont les militaires américains rechignaient à faire usage tant pour la sécurité de la population que pour la leur, selon l’article d’Ars Technica.

Les 3 lois de la robotique d’Asimov à la rescousse ?

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Visant dans un premier temps à épargner la vie des soldats, les armes télécommandées puis autonomes ne sont pas une nouvelle lubie des militaires : lors de la seconde guerre déjà, Russes et Allemands ont développé différents prototypes et la recherche continue.

Des soldats britanniques qui ont capturé des Goliath allemands, de petits véhicules de démolition radio-commandés pendant la bataille de Normandie en 1944.
Des soldats britanniques qui ont capturé des Goliath allemands, de petits véhicules de démolition radio-commandés pendant la bataille de Normandie en 1944. © Wikimedia

Le hic au XXIe siècle est que l’intelligence artificielle, qui fait déjà peur à pas mal de monde, pourrait faire des ravages si elle était implémentée dans des robots autonomes. Or les robots, comme toute pour toute industrie, pourraient faire l’objet de régulation en se basant sur les trois lois de la robotique établies par le célèbre auteur de science-fiction Isaac Asimov:

Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger

Un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi

Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

Une série de lois qui interdirait purement et simplement le développement de robots de combats. Loin d’être farfelue, cette idée a même mené à un programme de lutte contre les Systèmes d’armement mortels autonomes (Lethal Autonomous Weapons Systems, LAWS) mené par les Nations unies.

Pas sûr que les militaires Américains aient lu Asimov, ni qu’ils se rappellent des films Terminator. Pour les faire réfléchir, voici un extrait du premier Robocop.