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Vie numérique

Sur Facebook, hommes et femmes restent bien foncièrement différents

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- - AFP

Des chercheurs ont analysé les mots de millions de messages. Résultat: les hommes préfèrent parler d'objets et les femmes de relations sociales.

Ceux qui pensent que les réseaux sociaux et autres lieux virtuels permettent de se réinventer et de changer de personnalité vont être déçus : sur le Net, les hommes et les femmes font (presque) parfaitement honneur à leurs stéréotypes. Une équipe de chercheurs en informatique et psychologie a analysé les mots de 15 millions de messages anonymisés postés par 68.000 utilisateurs anglophones Facebook entre janvier 2009 et novembre 2011. Une étude faite, évidemment, avec leur consentement.

Résultat : les femmes utilisent un vocabulaire "plus chaleureux, plus empathique et plus poli" que les hommes. Leurs mots font beaucoup plus référence à des sentiments positifs ("heureuse", "amour") et aux relations sociales ("famille", "amis", "sœur").

Les femmes ne manquent pas d'assurance

Les hommes, à l'inverse, utilisent un vocabulaire plus froid. Ils parlent davantage de politique ("gouvernement", "taxe"), de sport ("football", "saison", "gagner", "bataille") et d'activités spécifiques comme les armes, les instruments de musiques ou les jeux vidéo. "Nous avons trouvé une forte tendance chez les hommes à parler d'objets, alors que les femmes parlent à propos de gens et de relations sociales", soulignent les chercheurs. Et pour enfoncer le clou, il s'avère que les jurons étaient également nettement plus présents dans les messages de la gent masculine ("merde", "putain"). L'image du rustre égocentrique et monomaniaque n'est donc pas prête de disparaître.

En revanche, si les femmes font preuve d'empathie, cela ne veut pas dire qu'elles manquent forcément d'assurance dans la manière dont elles s'expriment. A leur surprise, ce stéréotype ne se retrouve pas dans les messages analysés par les chercheurs. D'après leur analyse, l'aplomb est un caractère psychologique aussi fréquent chez les hommes et femmes.

Gilbert Kallenborn