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Pixar, l'autre grande réussite de Steve Jobs, fête ses 30 ans

L'entrée des studios Pixar à Emeryville (Californie).

L'entrée des studios Pixar à Emeryville (Californie). - AFP

Créée en 1986 par Steve Jobs, la société a d’abord été spécialisée dans l’informatique avant de changer de cap pour se consacrer à l’animation avec le succès que l'on sait. BFM Tech revient sur les débuts de cette aventure.

C’est par un simple tweet reproduisant l’annonce du rachat en 1986 par Steve Jobs que Pixar a indiqué ce 3 février fêter ses 30 ans. Désormais bien connue des amateurs du cinéma d’animation, Pixar a d’abord été l’un des pionniers des technologies permettant de produire des films en images de synthèse.

Sa fondation remonte en fait à quelques années plus tôt, lorsque George Lucas décide en 1979 de doter sa société de production Lucasfilm d’un "Graphic Group". Celui-ci est dirigé par Edwin Catmull, alors responsable du Computer Graphics Lab au New York Institute of Technology. C’est dans cette université qu’il commence à travailler sur Motion Doctor, l’un des premiers logiciels permettant de développer de l’animation à partir d’un ordinateur.

Racheté par Steve Jobs en 1986

Industrial Light & Magic – la division de Lucasfilm chargée des effets spéciaux – en sera la première bénéficiaire, Motion Doctor lui permettant de produire des scènes pour plusieurs films. Mais en 1986, trois ans après la sortie du Retour du Jedi, la source de revenus Star Wars commence à se tarir et George Lucas décide de se séparer de cette division. Son coûteux divorce d’avec sa femme Marcia l’incite encore un peu plus à le faire.

Steve Jobs, évincé d’Apple en 1985 et fraichement fondateur de NeXT décide alors de débourser 5 millions de dollars pour racheter l’équipe de 45 personnes à Georges Lucas. Il rebaptise l'entreprise Pixar et la dote d’un capital de 5 millions de dollars. Doctor Motion se transforme alors en RenderMan, qui deviendra l’interface de programmation vedette du futur studio d’animation.

Un ordinateur Pixar qui ne rencontre pas son public

Mais Pixar n’a pas conçu qu’un logiciel, elle a également fabriqué des ordinateurs, à l’image du Pixar Image Computer. Cette machine, lancée en mai 1986 au prix de 135.000 dollars était notamment destinée à l’imagerie médicale. Mais elle a surtout tapé dans l’œil de Disney, qui l’a utilisée pour automatiser certaines tâches fastidieuses, comme le remplissage de couleurs appliqué à ses dessins. Malgré son prix de seulement 30.000 dollars, la seconde version commercialisée l’année suivante ne rencontre pas le succès escompté.

Cet échec commercial pousse Pixar au bord de la faillite. L'entreprise commence alors à faire confiance à son employé John Lasseter dont le rôle consistait à créer des démonstrations pour illustrer les capacités de la machine.

Changement total d'activité

L’activité se développe et plusieurs annonceurs font appel à lui pour réaliser des publicités. Pixar décide donc d'un revirement complet de stratégie qui sera salutaire: Steve Jobs ferme en 1990 activité matérielle pour se concentrer uniquement sur l’animation.

Bien lui en a pris: en mai 1991, Pixar signe avec Disney un contrat de 26 millions de dollars pour produire trois longs-métrages que le géant de l’animation se chargera de distribuer. En 1995, le premier Toy Story sort en salle, il rapportera 350 millions de dollars. La suite de l’aventure appartient quant à elle... au monde du cinéma.