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Ondes électromagnétiques: les niveaux trop élevés dans le métro?

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Le syndicat Sud RATP et l'association Robin des Toits se sont alarmés du niveau trop élevé des ondes sur la ligne 3 du métro parisien. La RATP réagit et assure que les valeurs sont inférieures aux seuils légaux.

La polémique sur la dangerosité ou non des ondes magnétiques descend dans le métro. En réponse aux inquiétudes du syndicat Sud, la RATP souligne ce 21 janvier 2014 que le niveau d'ondes électromagnétiques du métro parisien est "très nettement en-dessous des seuils réglementaires".

Ce sont des mesures effectuées sur la ligne 3 pour le Comité hygiène et sécurité (CHSCT) qui ont mis le sujet sur le devant de la scène. Réalisées en juin 2013 dans les cabines des conducteurs, elles ont montré un pic d'exposition à 8 volts/mètre, supérieur au plafond de la charte imposée par la ville de Paris aux opérateurs de téléphonie mobile, selon l'association Robin des Toits et Sud-RATP.

La ligne 3 pointée du doigt

Sur cette ligne où ne sont pas encore déployées les nouvelles générations de haut-débit, ces 8 V/m correspondent à "un pic observé au cours d'un des quatre passages", explique Olivier Salson, le référent ondes à la RATP. Le niveau d'ondes observé sur l'ensemble du réseau est en dessous des normes réglementaires, a-t-il souligné. "En valeur moyenne entre deux stations de la ligne 3, on est à 0,9 V/m", a précisé O. Salson, en soulignant que ces mesures "n'ont pas été faites selon le protocole de l'Agence nationale des fréquences, qui prévoit des mesures à un point fixe et non dans les trains en mouvement".

La charte parisienne prévoit une limite d'exposition de 5 V/m pour les émissions d'ondes 2G/3G et 7 V/m pour la 4G, huit fois plus bas que les normes nationales (41 à 61 V/m selon les technologies). Un seuil maximal de 0,6 V/m est réclamé par certaines associations, mais aucun pays n'applique cette limite.

"Il faut choisir entre principe de précaution et appât du gain"

En raison des interrogations subsistant sur les effets autres que thermiques des champs électromagnétiques radiofréquences, en particulier à long terme pour les utilisateurs dépassant la trentaine de minutes quotidiennes, l'Organisation mondiale de la santé les a classés en mai 2011 comme "peut-être cancérigènes".

"La RATP souhaite en rajouter en déployant la 3G et la 4G", s'inquiètent Sud et les Robins des Toits dans leur communiqué. "Avec l'arrivée de cette nouvelle technologie, selon l'Agence nationale des fréquences, cela augmentera l'exposition de 50% en moyenne", affirment-ils. Ils demandent à la RATP de "choisir entre le principe de précaution (...) et l'appât du gain".

Avec la couverture en 3G et 4G, le niveau d'ondes "augmentera mais on restera dans des proportions très inférieures aux seuils", assure O. Salson.

Le réseau métro et RER de la RATP compte actuellement 2 500 points d'émission, qui doivent être dédoublés d'ici mi-2016, selon la RATP. Le déploiement de la 3G et 4G a démarré en juin 2013. Il doit être terminé d'ici mi-2014 sur les lignes A et B du RER et la ligne 1 du métro. Puis, 110 stations seront couvertes d'ici mi-2015 et les 150 dernières d'ici mi-2016.

La rédaction