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Mark Zuckerberg donne un exemple fort en prenant un congé parental de deux mois

Mark Zuckerberg, le patron de Facebook.

Mark Zuckerberg, le patron de Facebook. - AFP

En annonçant qu’il s’absentera deux mois après la naissance de sa fille, le patron de Facebook envoie un signal fort au marché du travail de la Silicon Valley, à l’heure où les sociétés high tech cherchent à s’ouvrir davantage aux femmes.

Le fondateur et PDG de Facebook était l’objet d’une attention soutenue depuis quelques mois. Ce n’était ni l’éventuelle réapparition de son hoody emblématique, disparu il y a quelques années, ni les performances de son entreprise que les observateurs scrutaient. Depuis l’annonce de la grossesse de sa femme, la question était de savoir si Mark Zuckerberg allait prendre un congé paternité.

La question peut paraître triviale mais dans le petit monde de la high tech, qui cherche avec cette nouvelle génération de dirigeants à se moderniser et à définir de nouveaux modèles, notamment pour attirer davantage de femmes, toute décision prise par quelqu’un de cette importance à son intérêt.

Une « décision très personnelle » et très symbolique

Hier, soir, sur sa page Facebook, le patron du géant des réseaux sociaux a donc annoncé une "décision très personnelle", il prendra deux mois de congés paternité à la naissance de sa fille. Pour justifier ce choix, il rappelle que des études montrent l’importance des soins et de l’attention accordés à l’enfant lors de ses premiers mois.

Et puisque cette décision est aussi politique, Mark Zuckerberg rappelle que sa société offre à ses employés, qu’il s’agisse du père ou de la mère, jusqu’à quatre mois de congés pour une naissance.

Un changement de fond

En l’occurrence, Facebook n’est pas le mieux disant. Netflix annonçait en début d’année offrir des congés parentaux payés et "illimités" lors de la première année suivant la naissance d’un enfant. D’autres sociétés du monde de la high tech s’efforcent désormais de proposer des solutions intéressantes pour accompagner la naissance d’un enfant. Amazon fera ainsi quelques efforts à partir de janvier 2016. Il proposera 20 semaines de congés parentaux aux mères et six semaines aux "autres parents".

La palme semble toutefois devoir revenir à Spotify. Le géant du streaming musical, fort de sa culture d’Europe du Nord, se montre le plus généreux en proposant un congé payé à 100% jusqu’aux trois ans de l’enfant.

Un contre exemple

Chaque fois que cette question est abordée, les sociétés high tech mettent en avant leur rôle de modèle, leur obligation d’être des précurseurs et d’assumer leur responsabilité. De fait, au regard de leur succès les sociétés de la high tech donnent le "la" dans de nombreux domaines, même si ce n’est pas forcément facile à accepter pour certaines d’entre elles. Ainsi, Marissa Mayer, PDG de Yahoo!, a-t-elle été relativement critiquée pour ses congés maternités très courts. Lors de la naissance de son fils, en 2012, elle n’avait pris que deux semaines de congés maternité. Le premier septembre dernier, alors qu’elle annonçait être enceinte de jumelles, Marissa Mayer indiquait qu’elle n’allait prendre qu’un « congé limité » et travailler tout au long de cette période.

Une décision personnelle, évidemment, à "un moment unique de la transformation de Yahoo", mais qui établit un précédent et prouve qu'il n'est pas forcément facile d'être une femme à la tête d'une société chahutée dans un monde high tech encore majoritairement masculin.

Pierre Fontaine