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La cyberviolence touche 18% des collégiens

Les élèves, de plus en plus connectés, sont aussi de plus en plus susceptibles de souffrir de cyberviolences. Photo d'illustration

Les élèves, de plus en plus connectés, sont aussi de plus en plus susceptibles de souffrir de cyberviolences. Photo d'illustration - Damien Meyer - AFP

Le nombre de collégiens touchés par des cyberviolences a doublé en deux ans. Selon un rapport publié par l'Education nationale, les élèves de troisième, les filles, et les élèves souffrant de brimades physiques et verbales sont les plus touchés.

Les mesures de prévention contre le cyberharcèlement scolaire ne permettent pas d'endiguer le phénomène. Au contraire, en moins de deux ans, le nombre de collégiens déclarant avoir été victime de cyberviolence a doublé en moins de deux ans, en passant de 9 à 18%, selon une enquête de l'Education nationale dont 01Net a pris connaissance.

Le ministère qualifie de cyberviolence les insultes ou brimades envoyées sur Internet ou par SMS. A ce titre, les insultes ou les surnoms méchants sont comptées, mais également la publication de photos ou de films "méchants", ou encore les "happy slappings", vidéos où la victime se fait gifler devant la caméra.

Les filles et les élèves de troisième plus touchés

Ces cyberviolences touchent beaucoup plus les filles que les garçons. Elles sont 21,1% à avoir été touchées, contre 15,15% des garçons. Et cette différence des sexes se retrouve dans toutes les catégories, à part dans le cas du happy slapping, dont 2,9% des garçons ont été victimes contre 1,9% des filles.

Les élèves les plus âgés sont également plus nombreux à avoir été victimes de cyberviolences (15% des élèves contre 20% des élèves de troisième).

Selon le ministère, les victimes sont le plus souvent les personnes qui souffrent de brimades physiques ou verbales de visu. "Les élèves touchés par la cyberviolence sont deux à trois fois plus nombreux (que les autres, NDLR) à avoir été épiés dans les toilettes", peut-on lire dans la note de l'Éducation nationale, citée par RTL.

Des violences "incessantes"

Internet renforce alors un cercle vicieux, en laissant les agresseurs publier leurs brimades. Déjà, en novembre 2013, le ministère de l'éducation rappelait les spécificités de la cyberviolence: une "capacité de dissémination" impressionnante, puisque les insultes et photos insultantes peuvent être publiées en un clic; et le "caractère incessant de l'agression", qui ne cesse plus en quittant le collège.

Ces chiffres inquiétants pourraient n'être que la face émergée de l'iceberg: seuls 8% des élèves finissent par porter plainte contre leurs agresseurs. En général, les victimes n'osent même pas en parler à leurs proches: ils ne sont que 32,9% à en parler à leurs amis, et 28,5% à leurs parents.

J.S